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Des routes nationales dénationalisées

Mer 27/07/2005   —   Dominique Perben, ministre des Transports, a présenté ce lundi la nouvelle carte du réseau routier national, allégé de 18 000 km, par la déclassification de certaines routes nationales en départementales.
Certains pays ont un réseau routier structuré par sa stature, et c'est la largeur de la voie qui détermine si on roule sur une voie communale, régionale ou nationale. Ce n'est pas la tradition française, qui est de classer les voies selon leur importance stratégique. Napoléon avait créé les routes impériales (celles qu'on dit aujourd'hui nationales, et qui furent aussi un temps royales), et la Route Impériale 1 était celle par laquelle Bonaparte projetait d'aller envahir l'Angleterre. Ces routes impériales, utiles aux transports des troupes, des armes et du ravitaillement, étaient entretenues par des fonctionnaires de l'Empire, tandis que le reste du réseau routier était à la charge des départements et communes traversés. M. Perben n'est pas empereur, et on ne lui connait aucun projet d'invasion de l'Angleterre, mais il y a néanmoins une grande similarité entre ce qu'avait fait Napoléon, et ce que le ministre a confirmé lundi, le fruit de longs et difficiles arbitrages entre son prédecesseur (M. de Robien) et les collectivités territoriales.

Le nouveau réseau routier national fera désormais 19 800 km, divisés entre 8 000 km d'autoroutes (concédées à des sociétés privées) , et 11 800 km de routes nationales et d'autoroutes non concédées. Quant aux départements, ils gagnent donc 18 000 km, mais l'état, pour le moment, s'est engagé à leur donner les moyens de leur entretien. Les personnels en charge, actuellement fonctionnaires de l'Equipement, deviendront fonctionnaires territoriaux (ils pourront s'ils le souhaitent conserver leur statut, mais avec la position de détaché), et une enveloppe budgétaire correspondant à leur action est prévue pour être versée aux départements où ils seront affectés.

Mais rien n'est évidement prévu quant au développement du réseau, alors que c'est de cela que le pays a cruellement besoin. Des chercheurs danois avaient établi que la première cause de la pollution automobile était le manque de fluidité du traffic. C'est particulièrement vrai dans le cas de l'ozone. La pollution à l'ozone résulte essentiellement de l'action du soleil sur la concentration des oxydes d'azote (Nox) rejetés par les voitures. S'il n'y avait plus d'embouteillage, et que la circulation partout dans le pays était fuide et rapide, il n'y aurait plus de concentration de gazs d'échappement, et donc plus de pollution à l'ozone. L'idée est de nature à faire hurler ceux des écologistes qui ne jurent que par le transport en commun, pourtant le raisonnement est scientifiquement juste : à traffic égal, plus de routes diminuerait la pollution.

Aux départements de trancher s'ils en ont les moyens.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France