2006 : des prévisions et des vœux
Lun 02/01/2006 — C'est un exercice risqué que de faire des vœux dans les domaines de l'hybride ou de l'hydrogène, car immanquablement ils se basent sur des prévisions de l'avenir, et si nos prévisions sont fausses, nos voeux ne pourront se réaliser...
C'est ainsi que nous nous étions trompés lors de nos voeux de 2005. Nous avions écrit que des voitures à moteur thermiques modifiés pour fonctionner à l'hydrogène, seraient mises sur le marché en 2005, et ce ne fut pas le cas. Nous avons relaté des expériences, mais les voitures ne sont toujours pas disponibles au grand public. Nous allons donc cette année nous limiter à écrire ce qui est sûr. Par exemple que BMW commercialisera une version hydrogène de sa série 7 (ci-contre), dans la génération actuelle de ce modèle (présentée en septembre 2001, restylée en février 2005). Ce sera donc au plus tard en 2007, mais nous souhaitons que ce soit au plus tôt. Autre information certaine, le système Stop & Start de PSA, aujourd'hui disponible sur la Citroën C3, sera sous quelques semaines disponibles sur la C2. Premier pas de l'hybridation, nous souhaitons bien évidemment que cette technologie se développe, et après PSA, le second constructeur à la proposer au public devrait être Ford. Nous n'osons avancer de date de commercialisation, mais nous savons que le projet est très avancé. Nous souhaiterions aussi que Toyota commercialise en Europe la Yaris équipée de ce système, qui est pour l'instant réservée au seul marché japonais (l'option y est appelée Toyota Intelligent Idling Stop System).
Au niveau supérieur de l'hybridation, celui de la Prius, hélas, hélas, mais tant mieux pour Toyota, le futur premier constructeur mondial va rester en Europe, en la seule compagnie d'Honda pour toute l'année 2006. Les allemands ne sont pas encore prêts. PSA Peugeot-Citroën cependant, va présenter un très intéressant concept d'hybride diesel ce premier trimestre, mais bizarrement, du moins sauf changement de dernière minute, ce démonstrateur de technologie, qui pourrait superbement accompagner le lancement de la 207, serait présenté sur une base du véhicule le plus ancien de ce constructeur. Voilà qui en dit long sur ses perspectives de mise sur le marché... Mais on sait déjà bien que plutôt qu'hybride, 2006 sera en France une nouvelle année diesel. On s'étonnait il y a 3 ans que le diesel fasse une vente de voiture neuve sur 2, mais c'était plus de 2 voitures sur 3 en 2005, et ce sera probablement plus de 3 voitures neuves sur 4 qui seront à moteur diesel dans la France de 2006. Voire plus si un TDI gagne les 24 Heures du Mans (ci-dessus), comme c'est assez probable. Nous n'aurions rien à y redire, si les filtres à particules (FAP) étaient obligatoires, ce qui n'est pas le cas. Fiat Punto Grande, Toyota Yaris, Citroën C1, 3 voitures toutes récentes disponibles en motorisation diesel, et toutes sans FAP. Ceci est un scandale dont il faudra reparler. Si une technologie existe pour réduire une pollution dont le caractère toxique est établi, c'est criminel de ne pas l'utiliser. Et que penser des déclarations de PSA dans le Financial Times (édition du 19/12/2005), qui critiquent les nouvelles normes anti-pollution EURO-4 (elles sont applicables depuis hier), du fait du surcoût que leur respect va entrainer sur les petites voitures diesel ?
On croirait réentendre General Motors en 1973, avant que ne le pot catalytique ne devienne obligatoire aux USA. Rappellons alors la réussite d'Honda, qui était parvenu à développer une version de sa Civic qui, sans pot catalytique, réussissait à polluer moins que les voitures américaines qui en étaient équipées ! L'un des ingénieurs qui avait accompli cette prouesse technologique était un certain M. Takeo Fukui, aujourd'hui CEO d'Honda. Jamais un constructeur asiatique n'a critiqué la moindre norme, même dans son pays, et cette préférence pour le challenge technologique sur la diatribe politique semble payer au niveau des ventes. Tous les chiffres ne sont pas encore connus, mais il est probable qu'en 2005 le groupe Hyundai-Kia ait vendu plus de voitures que PSA Peugeot-Citroën. Au vu des perspectives de ces 2 groupes quant aux applications des nouvelles technologies de l'automobile (hybridation, pile à combustible), les français ne partent pas gagnants.
La nouvelle Honda Civic hybride (ci-dessus) sera commercialisée en France au second trimestre, pendant que 2 nouveaux hybrides inédits apparaitront sur le marché américain : la Toyota Camry et la Nissan Altima (à droite). Les constructeurs européens ne se fatiguent pas trop en clamant que vendre des hybrides ne rapporte pas d'argent. Ils ont bien raison, le tarif Toyota le prouve, il n'y a guère que 100 euros d'écart entre une Celica et une Prius, alors que la seconde possède des dizaines de pièces (moteur électrique, batteries NiMH...) que la première ne connait pas. Mais c'est pourtant la Celica que Toyota arrête, pas la Prius. Après que les 2 derniers essais des constructeurs français pour faire des voitures différentes (la Peugeot 1007, la Renault Modus) se soient révélés infructueux, les ventes sont en dessous des objectifs, notre vœu est qu'ils ajoutent au plus vite des hybrides à leur catalogue. Mieux vaut vendre des voitures à faible marge, que de ne pas vendre des voitures à forte marge, situation dans laquelle se trouve General Motors aux USA. Alors des hybrides, et si possible en diesel. Cela n'est pas un souhait, mais une certitude. Le premier constructeur qui proposera un hybride diesel, il va faire mal. Et si ce n'est pas un européen... Ce sera un japonais. Honda est allé jusqu'à annoncer qu'il réfléchissait à proposer un diesel sur le marché américain, c'est dire que l'hybride diesel, les japonais font bien plus qu'y penser. Mais en gardant l'esprit clair, et avec là aussi une certitude, que l'avenir de l'automobile appartient à l'hydrogène. En 2006 encore, General Motors, Honda ou DaimlerChrysler nous feront partager cette conviction.
Rubrique(s) et mot(s)-clé :
hors-constructeur ; commerce-distribution ; ecologie
