Pour que la route soit moins meurtrière
Jeu 23/02/2006 — La Commission Européenne a dressé hier un bilan de la lutte européenne contre l’insécurité routière depuis 2001. Il y a autant de raisons de se féliciter que de s'alarmer.
Pour commencer par une bonne nouvelle : il y a eu 50 000 morts sur les routes en 2001, et il n'y en avait plus que 41 700 en 2005. Soit une réduction de plus de 16 % des fatalités en 5 ans, c'est assez fabuleux, car dans le même temps le nombre de voitures en circulation a augmenté, idem le nombre de conducteurs, et les distances parcourues. Mais c'est néanmoins inférieur aux objectifs, qui seront d'autant plus difficiles à atteindre du fait de l'élargissement de l'UE en 2004. Les objectifs ont été revus à la hausse proportionnellement aux nouveaux arrivants, mais ce n'est pas une surprise de constater que les pays où le nombre de tués (par million d'habitants ou million de voitures particulières) est le plus fort, sont la Pologne, les 3 pays baltes, la Hongrie, la République tchèque, et Chypre, accompagnés du Portugal et de la Grèce, des pays où la sécurité routière est moins développée que dans les états d'Europe de l'Ouest.
Les bons élèves sont connus, ce sont la Suède, la Finlande, les Pays-Bas ou l'Allemagne (en dépit du fait qu'une grande partie des autoroutes y soit toujours sans limitation de vitesse). Pour amener les pays les plus accidentogènes aux niveau des meilleurs, la Commission préconise d'abord des solutions législatives classiques. C'est par exemple la généralisation de la nécessité du permis de conduire pour se servir d'un cyclomoteur, car les conducteurs de deux roues représentent une part croissante dans le nombre des vistimes de la route, mais aussi des solutions technologiques. Ce sont notamment l'obligation d'allumer ses feux le jour, la généralisation des systèmes de contrôle de stabilité de la trajectoire, des systèmes d'alerte immédiate des secours en cas d'accident, ou des mécanismes de détection, et de réveil, des conducteurs somnolents.
Ces différents points, et bien d'autres, seront évoqués lors d'un conseil des ministres des transports sur la sécurité routière à Bregenz (Autriche) les 2 et 3 Mars, mais déjà il est difficile d'être optimiste, car des pays qui avaient naguère peu d'automobiles, et donc peu d'accidents (comme la Slovaquie ou la Slovénie), s'équipent rapidement.
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