Le lobbying de Ford pour l'éthanol
Jeu 09/03/2006 — Les constructeurs automobiles sont connus pour faire du lobbying, mais c'est rarement pour des motifs écologiques, c'est heureusement en train de changer.
On connait les atermoiements des constructeurs à chaque entrée en vigueur de nouvelles normes anti-pollution, cela coûte trop cher, cela alourdit les voitures, cela va ralentir les ventes, les voitures ne marcheront plus, etc... Mais voilà Ford qui emprunte un nouveau chemin. La femme ci-contre s'appelle Sue Cischke, et elle est vice-présidente de Ford, en charge de l'environnement et de la sécurité. Ce cliché a été pris alors qu'elle témoignait devant une commission d'enquête du Sénat des Etats-Unis. Qu'y faisait-elle ? Elle y expliquait les avantages des biocarburants, éthanol et E85 (un mélange 85 % éthanol et 15 % essence), et l'intérêt d'en développer l'usage, d'en accroître la production, et d'accélérer la recherche pour les produire de manière plus efficiente, et à meilleur coût.Pendant ce temps-là, en France, le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA) nous rédige un communiqué expliquant que « L’utilisation d’huile végétale pure (HVP) dans les moteurs des voitures et des camions est formellement contre indiquée ». Bien sûr, ce n'est pas comparable. Il n'y a rien de commun entre l'éthanol et l'huile végétale brute, les deux ne servent pas au même usage. Mais entre des constructeurs qui condamnent l'usage d'un biocarburant, et des constructeurs qui payent leurs cadres pour aller expliquer aux politiciens que les biocarburants sont valables, il y a une différence que tout le monde voit bien. A MoteurNature, on la voit tellement bien cette différence, que nous n'avions pas jugé utile de publier le moindre article sur le communiqué du CCFA il y a 2 mois, alors que nous sommes heureux de parler de Ford aujourd'hui.
Notre seconde illustration : une Ford Focus modifiée pour accepter l'E85.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Ford ; biocarburant