Le bilan énergétique de la France
Lun 24/04/2006 — François Loos, ministre de l'Industrie, a présenté le bilan énergétique de la France pour l'année 2005, la part des énergies fossiles y est toujours trop importante, particulièrement dans les transports.
Global, ce rapport établit que la consommation d'énergie en France ne s'est accru que de 0,3 % en 2005 (par rapport à 2004), ce qui est plutôt bien, puisque dans le même temps, la croissance économique fut de 1,4 %. Conclusion, l'efficacité énergétique a augmentée. Croissance économique et moindre consommation d'énergie peuvent aller de pair. Mais les causes de ce progrès sont sujettes à débat. Quand le ministre les situe d'abord dans des mesures gouvernementales, avec toutefois l'influence de la hausse des prix du pétrole, nous voyons plutôt la hausse du pétrole en premier lieu, et accessoirement ensuite les mesures du gouvernement. Car si les chiffres du ministère confirment une chose, c'est que la situation est dramatique, et qu'elle appelle des mesures qui le soient tout autant. Il en est presque pitoyable que ce rapport soit en demi-teinte, il devrait être un cri d'alarme assourdissant. Qui sait que la production d'électricité d'origine renouvelable a chuté de 12 % en France en 2005 ? L'éolien est en hausse, OK, mais l'hydraulique s'écroule faute au réchauffement climatique qui diminue le niveau des fleuves et des bassins. Les documents du ministère sont aussi scandaleux quand ils ne classent pas le nucléaire comme une énergie fossile au même titre que le pétrole. La chape de plomb qui entoure le nucléaire est encore bien épaisse. Combien de gens savent que le prix de l'uranium a quadruplé ces 3 dernières années ? Si vous trouvez que l'essence est chère, il va vraiment falloir vous habituer, car demain l'électricité va augmenter de même.
Pour ce qui est des transports, on constate encore une fois une baisse de l'essence (-6,0 %), du GPL (-7,9 %), et une petite hausse du gazole (+0,9 %), ce qui est plutôt une bonne nouvelle : les français (comme les autres européens) priment le carburant dont l'usage émet le moins de gazs à effet de serre. Mais on déplore la faiblesse des biocarburants. Certes leur consommation est en hausse de 18 %, cela semble pas mal, mais il faut rapporter à la consommation totale. La part des biocarburants, qui était d'environ 0,8 % en 2004, n'a toujours pas atteint 1 % en 2005 ! Il va falloir se retrousser les manches pour parvenir à l'objectif européen de 5,75 %... Mais une information positive cependant : alors que les immatriculations de voitures neuves étaient en hausse de 0,9 %, les ventes de carburants routiers ont connu une baisse de 1,0 %. Mais nous attendons encore des statistiques pour expliquer cela : les français ont-ils moins roulé, ou ont-ils roulé plus dans des autos plus sobres ?
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