Transport propre sans site propre à Grasse
Jeu 08/06/2006 — La question de rendre écologique les transports collectifs se pose dans beaucoup de communes, mais la ville de Grasse se distingue en proposant une solution originale.
Paris à son métro, Lyon aussi, et Nice construit son tramway, mais il y a beaucoup d'autres communes plus petites, où la question des transports est tout aussi aigüe, sans qu'il y ait pour autant un budget qui permettrait de recourir à des solutions aussi coûteuses. Il faudrait trouver un transport en commun qui n'emprunterait pas les voies publiques déjà surchargées par les automobiles, et qui ne demanderait pas non plus l'acquisition d'importantes surfaces foncières pour rester abordable. Seule solution : le placer en l'air. C'est devant une salle comble (ci-contre), que Jean-Pierre Leleux, maire de Grasse, a présenté ce projet d'un téléphérique urbain, qui relierait la gare SNCF, située dans la ville basse, au centre ville, situé dans la ville haute.
Deux trajets sont à l'étude, et à priori, le terrain se prête très bien au téléphérique. La distance est courte (553 m à vol d'oiseau), et le dénivelé important (112 m). Au début du siècle dernier, un funiculaire y fut exploité avec succès, mais il fut arrêté un peu avant la seconde guerre mondiale, et dans le développement économique des années 1945/1990, personne ne jugea opportun de le remettre en service. Et aujourd'hui, avec toutes les nouvelles constructions que la ville a connu, ce serait très difficilement possible. On ne peut plus guère envisager que de l'aérien, du câblo-porté. Cette technique est très fiable, elle est en service dans des dizaines de stations de sports d'hiver (notre illustration : le téléphérique de l'aiguille du Midi, à Chamonix), et appréciée par des millions de français chaque année. Il est novateur d'y songer pour un usage urbain, mais après tout pourquoi pas ? Même sur le plat, un moyen de transport surélevé peut avoir beaucoup de sens dans certaines communes. Avec des coûts de fonctionnement très bas (inférieurs à ceux d'une liaison par autocar), et sans pollution locale (traction électrique), le transport par nacelles câblo-portées est une technique qu'il ne faut pas manquer d'étudier.
C'est ce que l'on fait à Grasse. On étudie cette solution, et il est encore bien tôt pour prédire de ses chances d'aboutissement. Car la rentabilité du projet est sans doute plus difficile à calculer que la faisabilité technique. Combien est-on prêt à payer pour remplacer l'actuelle ligne de bus ? Mais tous les grassois peuvent se réjouir de ce que leurs élus ne manquent pas d'imagination.
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