CO2 : l'auto n'est pas la seule coupable
Dim 25/06/2006 — La Commission Européenne a rendu public les émissions de CO2 des différents membres de l'Union pour 2004. Comme pour tout en Europe, les différences sont énormes entre les états membres, mais la voiture n'est pas la seule fautive.
1990 | 2004 | Evolution 2003/2004 | Evolution 1990/2004 | |
millions de tonnes, exprimés en équivalents CO2 | Variation en % | Variation en % | ||
Allemagne | 1230,0 | 1015,3 | - 0,9 % | - 17,5 % |
Autriche | 78,9 | 91,3 | - 1,3 % | + 15,7 % |
Belgique | 146,9 | 147,9 | + 0,3 % | + 0,7 % |
Chypre | 6,0 | 8,9 | - 0,3 % | + 48,2 % |
Danemark | 69,3 | 68,1 | - 8,1 % | - 1,8 % |
Espagne | 289,4 | 427,9 | + 4,8 % | + 47,9 % |
Estonie | 42,6 | 21,3 | + 0,7 % | - 50,0 % |
Finlande | 71,1 | 81,4 | - 4,9 % | + 14,5 % |
France | 567,1 | 562,6 | + 0,3 % | - 0,8 % |
Grèce | 111,1 | 137,6 | + 0,3 % | + 23,9 % |
Hongrie | 122,2 | 83,1 | - 0,2 % | - 32,0 % |
Irlande | 55,8 | 68,5 | + 0,1 % | + 22,7 % |
Italie | 518,9 | 582,5 | + 0,9 % | + 12,3 % |
Lettonie | 25,9 | 10,7 | + 0,4 % | - 58,5 % |
Lituanie | 50,9 | 20,3 | + 17,9 % | - 60,1 % |
Luxembourg | 12,7 | 12,7 | + 11,3 % | + 0,3 % |
Malte | 2,2 | 3,2 | + 4,2 % | + 45,9 % |
Pays-Bas | 214,3 | 217,8 | + 1,1 % | + 1,6 % |
Pologne | 565,3 | 386,4 | + 1,0 % | - 31,6 % |
Portugal | 60,0 | 84,5 | + 1,0 % | + 41,0 % |
Républiquetchèque | 196,3 | 147,1 | - 0,5 % | - 25,1 % |
Royaume-Uni | 767,9 | 659,3 | + 0,2 % | - 14,1 % |
Slovaquie | 73,2 | 51,0 | - 0,1 % | - 30,3 % |
Slovénie | 20,2 | 20,1 | + 2,0 % | - 0,8 % |
Suède | 72,5 | 69,9 | - 1,5 % | - 3,6 % |
EU-15 | 4265,7 | 4227,4 | + 0,3 % | - 0,9 % |
Dans l'hypothèse où les différents pays de l'Union auraient des émissions semblables jusqu'en 2011, seuls l'Allemagne et le Royaume-Uni satisferaient aux engagements pris à Kyoto, et le cas de l'Allemagne est particulièrement méritant. Car si ce pays est parvenu à réduire ses émissions de GES de 17,5 % en 14 ans, les automobilistes de ce pays bénéficient toujours de la liberté de vitesse sur une grande partie de leur réseau autoroutier, et il y a plusieurs études pour affirmer que les allemands ont plus roulé avec leurs voitures en 2004 qu'en 1990. Il y a même beaucoup plus de voitures en circulation, du fait de tous ces allemands de l'Est qui auparavant n'avaient pas les moyens de s'acheter une voiture individuelle.
Les chiffres sont sans appel, il y a énormément à faire pour parvenir à l'objectif de réduction auquel nos états se sont engagés, mais il est tout aussi clair que l'automobile, ou plus globalement le transport routier, ne doit pas être seul sur le banc des accusés. Production d'électricité, consommation de charbon (en forte hausse), transport aérien, c'est peut-être ce dernier point qui est le plus scandaleux, car il est en pleine croissance, et il est même subventionné. Exemple malheureux de l'actualité : la Chambre de Commerce et d'Industrie du Var, qui va donner de l'argent à la compagnie Ryanair pour qu'elle mette en place une liaison régulière entre Toulon et Londres. Cette aide, d'un montant de plusieurs centaines de milliers d'euros par an, sera rentable, car elle devrait faire venir de nombreux touristes britanniques dans ce département français. Mais il y a une contradiction immense entre la volonté politique qui devrait être de réduire les émissions de GES, et l'action de subventionner le transport aérien.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie