Enfin, on pense à la pollution des avions

Dim 09/07/2006 — La pollution automobile fait la une des journaux, elle est pourtant presque stabilisée, et plusieurs études prévoient qu'elle va se réduire dans les 2 décennies à venir. L'aviation n'est pas sur la même pente.

N'importe quel député ou sénateur français aurait pu déposer une proposition de loi pour que les carburants utilisés par l'aviation soient taxés comme le sont les carburants automobiles, mais aucun ne l'a fait (ce n'est pas trop tard). La chose est incompréhensible pour l'automobiliste qui paie deux fois la TVA, et la taxe intérieure de consommation (anciennement TIPP) sur son litre d'essence, mais le pilote d'avion ne paie ni l'une ni l'autre, quand il fait son plein de kérosène. L'automobiliste peut alors rêver de faire lui aussi le plein de kérosène, mais cela est illégal. Empêcher cette astuce là, nos élus y ont bien pensé. C'est donc d'un élu étranger qu'est venu la bonne idée, du Sud-Est de l'Angleterre. De Mme Caroline Lucas (photo), député européen, membre du Parti Vert, qui a pris l'inititiative d'écrire, et de déposer officiellement, un rapport sur la nécessaire réduction de l'impact de l'aviation sur le changement climatique.

Ce rapport donne deux chiffres affolants. Le premier est que les émissions de CO2 émanant de l'aviation internationale dans l'UE ont augmenté de 73 % entre 1990 et 2003. Le second est que le nombre de vols dans l'UE devrait plus que doubler d'ici 2020. La pollution des avions, on n'a pas fini d'en parler... Et il serait surtout temps d'agir. Le rapport préconise alors, entre autres mesures, l'instauration d'une taxe sur le kérosène sur tous les vols intra-européens, l'introduction de biocarburants, la mise en place d'un système d'échanges de quotas d'émissions (intégré au système global qui existe déjà pour l'industrie), et en marge des émissions de gazs à effet de serre, ajoute qu'il faudra aussi se soucier de celles d'oxydes d'azote (les avions ne sont soumis à aucune norme sur ce plan), ainsi que de la question des trainées de condensation.

Le rapport a été suivi d'un vote au Parlement européen, qui avec 439 voix en sa faveur (74 contre et 102 abstentions) presse maintenant l'éxécutif européen (la Commission de Bruxelles), de légiférer sur ce sujet. Bien sûr, ce pourrait aussi être une belle occasion pour un élu français qui voudrait faire parler de lui...

Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie