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L'auto très mal-aimée au Royaume-Uni

Jeu 10/08/2006   —   Il n'y a plus de constructeurs automobiles anglais. Jaguar et Land Rover appartiennent à l'américain Ford, Bentley à Volkswagen, Rolls-Royce et Mini à BMW, et les plus grandes usines du pays sont à des japonais. Cela se voit.
Il n'y a plus d'homme politique pour défendre l'industrie automobile, et même simplement l'automobile, en Angleterre. Les autophobes ont tous les pouvoirs, et ils se servent d'arguments écologiques, et sécuritaires, pour justifier leurs plus sombres desseins. Car même si les résultats escomptés sont souhaitables, les moyens employés pour y parvenir sont si critiquables, qu'on ne peut féliciter les auteurs des propositions faites ces derniers jours. Déjà décrit ici, le premier projet est maintenant présenté comme avec le but de corriger les inégalités à venir au Royaume-Uni, alors que d'autres villes que Londres s'apprêtent à mettre en place des péages urbains. Plutôt que de laisser les collectivités locales instaurer divers péages arbitraires, que le gouvernement mette en place un péage global, national, dont devront s'acquitter tous les automobilistes qui voudront rouler au Royaume-Uni.

Le montant de ce péage varierait en fonction des routes et villes traversées et, pour être sûr qu'il n'y aurait pas d'erreur, tous les véhicules seraient équipés d'une boite noire, avec un système GPS, enregistrant l'usage fait de chaque voiture, et communiquant tout à l'ordinateur central du gouvernement. Lequel enverrait une facture à chaque automobiliste, chaque mois. C'est juste et équitable, on paie en fonction des trajets parcourus. L'idée était de Alistair Darling, elle a été reprise par Alexander Douglas, nouveau secrétaire aux Transports, qui va aujourd'hui jusqu'à suggérer un barême de taxation, dont voici les extrêmes. Rouler sur une petite route de province serait taxé 2 pence le mile, et cela monterait à 1.30 £ le mile sur l'autoroute aux abords de Londres, à l'heure de pointe, car il y a une modulation horaire. Le ministre annonce fièrement que cette mesure permettrait de réduire les embouteillages, nous voulons bien le croire !

Mais comme si cela ne suffisait pas, Stephen Ladyman, le ministre des Transports, qui n'a peur de rien, a dit qu'il n'excluait pas à l'avenir de revoir les taxes afférentes aux automobiles pour défavoriser les voitures les plus énergivores, notamment les 4x4, mais que sans attendre, il appelle à une révision complète des limitations de vitesse dans tout le royaume. Pour diminuer les émissions de CO2 comme les accidents, ce monsieur propose, entre autres, 2 changements significatifs. La réduction de la vitesse limite de 48 à 32 km/h dans les zones urbaines les plus denses (30 => 20 MPH), et de 96 à 64 km/h (60 => 40 MPH) sur les routes où il y a un fort taux d'accident. Bravo. Mais tant qu'à faire, il serait plus efficace et plus simple d'interdire carrément l'automobile, sauf là que là le gouvernement y perdrait. Les taxes sur les carburants rapportent plusiseurs dizaines de milliards de livres au budget de l'état anglais, et on a déjà calculé que le projet de péage national rapporterait 9 milliards de livres à l'état. Oups ! Dans les documents que nous avons pu consulter, on a bien chiffré le montant des recettes escomptées, mais on a oublié de préciser la réduction des émissions de CO2. Comment, ce ne serait pas l'objectif, alors ?


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe