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Ah oui, les français rouleraient moins ?

Mer 13/09/2006   —   Le ministère des Transports a publié des statistiques indiquant un recul de la circulation. Mais pas d'une réduction des émissions de CO2.
voitures dans un embouteillageEn premier lieu, la baisse de la circulation des voitures particulières est très faible : – 1,4 %. Ensuite, dans le même temps (de 2004 à 2005), l'usage des transports en commun (tous modes confondus) est en hausse : + 1,9 %. Ce changement de comportement est vraisemblablement un simple ajustement aux prix, puisqu'entre 2004 et 2005, le coût d'utilisation d'une automobile a nettement plus augmenté qu'un billet de train. Mais si on va plus loin, on trouve des bizarreries qui demandent des études plus approfondies. La publication de ces chiffres est ainsi un camouflet énorme pour la mairie de Paris, qui avait fait réaliser à grands frais des couloirs spécifiques pour les autobus. Cela n'a pas eu l'effet escompté, puisque le traffic voyageurs des autobus de Paris est en baisse de 5,1 % ! Le réseau ferré de la RATP (métro et RER) compense par une hausse de 2,2 %, mais tous ces chiffres ne concordent pas entre eux. Ce n'est pas clair. On peut alors préciser que presque tous les chiffres du ministère sont des estimations.

Pour le métro parisien par exemple, le chiffre officiel est une hausse du traffic de 2,8 %. Mais quelle est l'unité sur laquelle on mesure la variation d'usage : le voyageur-kilomètre. Quand la majorité des parisiens ont une carte d'abonnement mensuel, ce chiffre neu peut-être qu'une grossière estimation. Il en va exactement de même pour la circulation routière. Combien y a t-il de voitures en ce moment précis sur la Nationale 7, on ne peut que l'estimer. La seule donnée réellement exacte est celle des autoroutes à péage. La circulation des véhicules légers y a cru de 0,6 % entre 2004 et 2005, celle des véhicules lourds de 0,2 %. Autres données certaines, les chiffres de vente de carburant. En mètre-cubes, les livraisons ont reculé de 1,1 %. Mais cette donnée ne vaut rien si on ne la rattache pas à l'activité économique. Et entre 2004 et 2005, la production de biens a chutée de 0,4 %, tandis que celle des services s'est accrue de 2,2 %. Il y a de moins en moins d'usines avec des camions pour y apporter des matières premières, et y prendre des produits finis, mais de plus en plus de bureaux et de magasins...

Autre donnée sur laquelle il n'y a aucun doute, celle des voyages en avion, la hausse y est très nette. + 5,9 % en nombre de passagers, dont + 7,8 % pour les vols internationaux. La hausse est même stupéfiante avec le Maroc, puisque le nombre de passagers qui ont pris un vol entre la France et ce pays s'est accru de 20,3 % en un an. Mais il y a plus fort. On a fait l'Europe pour rapprocher les peuples, et c'est ce qu'ils font : + 34 % de passagers entre la France et la Pologne ! Alors les français ont peut-être un peu moins roulé en 2005, mais se sont-ils moins déplacés, et le secteur des transports a t-il rejeté moins de CO2 ? Si progrès il y a, il est clair qu'il est tout à fait insuffisant pour lutter contre le changement climatique en cours.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France