TDI King Kong dans les concessions Audi
Dim 17/09/2006 — Le V8 de 350 chevaux de l'Audi Q7 était peut-être un peu léger pour les virées du samedi soir, son constructeur a donc eu l'idée de lui adjoindre la compagnie d'un V12 TDI biturbo de 500 ch.
La courbe de couple de ce nouveau moteur est sans concurrence. On a déjà 500 Nm à 1000 tr/mn, et cela monte vite à 1000 Nm, dés 1750 tr/mn. Cette valeur reste constante jusqu'à 3000 tr/mn. 1000 Nm. C'est pratique. Si vous croisez un char d'assaut en panne sur le côté de la route, vous pourrez le remorquer jusqu'à la caserne. Pour ceux qui ne connaissent pas bien les chiffres, une petite auto comme la Citroën C1 possède un 3 cylindres dont le couple maxi est de 93 Nm. Avec un couple 10 fois supérieur à ce qui suffit pour emmener une petite auto, ce Q7 V12 TDI aura des accélérations qu'on aurait cru impossible au vu de sa masse.
Accouplé à une boite automatique à 6 rapports, le Q7 V12 doit aussi jouir de reprises qui ridiculiseront n'importe quelle Ferrari à boite mécanique. Mais au-delà de la puissance brute, venons-en à la sophistication de ce nouveau bloc, qui n'a rien de commun, sinon l'architecture, avec celui de la R10 qui a triomphée aux dernières 24 Heures du Mans. 500 ch pour 5934 cm3, soit 84 ch/l, ce qui est vraiment excellent puisque supérieur, par exemple, au 2.2 litres Clean Power 177 ch de Toyota qui n'est qu'à 79 ch/l. Bien sûr que ce moteur n'est pas totalement nouveau, il partage des éléments avec les 4 et 6 cylindres TDI du groupe Volkswagen, mais c'est beaucoup plus que 2 V6 mis bout à bout.
La preuve, le V6 TDI a son V ouvert à 90°, alors que ce V12 a un V à 60°, et c'est mieux, c'est plus équilibré ainsi. Et plus épatant encore, le V6 TDI, qui est également disponible dans le Q7, n'est qu'à 78 ch/l ! Il y a donc quelque chose qui fait que ce V12 soit techniquement plus performant que le V6, et nous le trouvons dans la pression des rampes communes d'injection. 2000 bars sur le V12, alors qu'elle n'est (!) que de 1600 bars sur le V6. Avec des injecteurs piézo-électriques, la consommation est exceptionnellement basse (relativement à la masse, la puissance et le gabarit de l'engin) avec une moyenne normalisée de 11,9 l/100 km, tandis que les émissions toxiques sont en-dessous des valeurs de la norme EURO-5, attendue pour 2010. Merci les 2 filtres à particules.
Mais quel dommage que ce savoir-faire technologique impressionnant ne soit pas limité à des applications sur des voitures plus légères que ce monstrueux Q7, de plus de 2 tonnes et demie en charge. Un dommage encore plus grand est cependant que cette démesure soit un succès. Le Q7 n'a que quelques mois sur le marché, il s'en est déjà vendu plus de 26 000 exemplaires. Avec maintenant un V12 de 500 ch qui lui permet d'aller de 0 à 100 km/h en 5,5 s, et une vitesse de pointe qu'il faut brider à 250 km/h (il monterait à 300 km/h sans cela), il va se vendre encore mieux.
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Audi ; essence-diesel ; hautes-performances