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Pour 2010, on n'a pas toutes les clés

Jeu 21/09/2006   —   La Direction Générale des Entreprises du Ministère des Finances a établi une liste des technologies qui doivent assurer la compétitivité de la France pour l'horizon 2010/2015.
Ce document, troisième de la série, puisqu'il fait suite aux rapports de 1995 et 2000, n'a aucune valeur obligatoire, et il n'est pas un retour au dirigisme économique. Il est simplement un outil destiné aux acteurs locaux (élus, services de la D.R.I.R.E., etc...) qui sont régulièrement sollicités pour soutenir tel ou tel projet, et qui n'ont pas toujours toutes les compétences pour en apprécier l'opportunité. Il est alors une sorte de liste indicative. Mais ce rapport ne prétend pas pour autant à l'exhaustivité, ni à la vérité absolue. Surtout qu'il se base sur l'existant, par la recherche de liaison entre des technologies prometteuses et les entreprises françaises, notamment par le biais des pôles de compétitivité créés l'année dernière. Mais ce rapport, intitulé Technologies clés 2010, possède une rubrique Transport, qui comprend 16 des 83 technologies retenues, et il a là retenu toute notre attention.

Pour constater qu'on soigne encore le moteur à combustion. Moteur à allumage commandé avec allumage par compression (CAI), comme sur un diesel, et diesel avec combustion HCCI (Homogeneous Charge Compression Ignition, soit la combustion homogène), puis turbines améliorées, voici des technologies retenues pour devoir être encouragées, et tout cela est bien, mais ce n'est pas la révolution attendue de la traction électrique. La pile à combustible (PAC) n'est pas retenue parmi les 83 technologies pointées du doigt, et même l'hybridation des véhicules n'y est évoquée que de manière accessoire. Il est mentionné que l'architecture électrique des véhicules est une technologie en croissance, mais les auteurs du rapport accordent plus d'importance aux accessoires électriques (par exemple, compresseur de climatisation), ou à la transmission d'informations (par exemple, brake-by-wire, où c'est un fil électrique qui relie la pédale de frein au mécanisme de frein situé dans la roue), qu'à la propulsion électrique proprement dite.

Au niveau énergie, le rapport retient les technologies du solaire photovoltaïque et de l'éolien avec stockage d'énergie intégré, les biocarburants et... Le charbon, à condition qu'il soit associé à un processus de capture, puis de stockage du CO2. Mais pendant ce temps, les coûts de production d'hydrogène écologique baissent... Alors, on ne pourra pas critiquer les auteurs de ce rapport pour leur manque de réalisme, mais pour leur manque d'audace.

Il y a 10 ans, tous les constructeurs automobiles d'Europe étaient unanimes pour dire que l'hybridation des véhicules n'était pas une technologie viable pour le court terme. Ce n'est pourtant qu'une année plus tard que Toyota commercialisait sa première Prius. Chez General Motors, Bob Lutz a indiqué la semaine dernière qu'une voiture de série à PAC à hydrogène (dérivée du Sequel) pourrait être sur le marché d'ici 4 ans. Et il y aussi les chinois qui croient à la PAC pour un avenir proche. Ne pas prendre de risques est parfois un plus grand risque qu'en prendre.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France