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Pour être vert dans le ciel bleu

Dim 15/10/2006   —   Depuis vendredi, et jusqu'à ce dimanche soir, il se tient à l'aéroport d'Aix-en-Provence le premier, à notre connaissance, salon de l'aviation verte.
Les organisateurs donnent la définition suivante : «  L’aviation verte propose une nouvelle approche de l’aviation générale qui donne la priorité au respect de l’environnement, au développement durable et veille à la responsabilisation des acteurs du secteur en termes d’écologie ». Et on retrouve des problématiques bien connues du secteur automobile. Pour l'aviation cependant, le souci le plus souvent mis en avant est le bruit. Les fabricants travaillent donc à le minimiser. Ni Airbus, ni Boeing ne participent à ce salon, qui a un esprit amateur, d'aéro-club, mais on sait que les derniers modèles de ces 2 fabricants sont considérablement moins bruyants que leurs avions des années 1960. On peut aussi réduire le bruit des petits avions. Car c'est un paradoxe que s'il est strictement interdit de rouler dans une voiture avec un échappement libre, une écrasante majorité d'avions volent ainsi. Pour les petits avions, qui utilisent des moteurs à combustion interne techniquement semblables à ceux d'une voiture, des sociétés ont alors développé des silencieux. Mais si en Suisse, un avion avec un silencieux paye moins cher de taxe d'atterrissage, en France, il n'y a rien pour inciter la pose de cet accessoire. Et ne parlons pas de catalyseur pour réduire les émissions de polluants toxiques...

Toujours sur le sujet du bruit, des fabricants proposent des hélices qui sont moins bruyantes. C'est un problème que nous connaissons bien avec les éoliennes, mais qu'on sait maintenant très significativement minimiser, et c'est possible aussi sur les avions. Ensuite, pour diminuer le besoin d'énergie, les constructeurs travaillent aussi depuis longtemps sur les matériaux les plus légers, et selon le point de vue, c'est l'avion qui est de plus en plus petit, ou l'ULM de plus en plus gros. Mais pour réduire les émissions de gazs à effet de serre, c'est comme pour les voitures, sauf que l'hybride n'est pas applicable puisqu'il n'y a de récupération d'énergie possible au freinage, alors on passe au diesel. On peut déjà acheter un avion neuf avec un moteur diesel, et le petit avion ci-dessus à droite en possède un. Bien sûr, il y aura des gens pour se plaindre que l'avion qui fait clac-clac au ralenti manque de charme, mais c'est plus sobre, donc plus grand rayon d'action et plus grande économie, et en vol, c'est nettement moins bruyant qu'une moteur à allumage commandé.

Mais à côté de ces bonnes volontés isolées, on attend une action du législateur. Il n'est pas normal que les carburants utilisés par l'aviation soient moins dépollués que les carburants automobiles (teneur en soufre, en benzène, bien plus élevés...), que les avions ne soient pas soumis à des normes anti-pollution aussi strictes que les voitures, et il y aurait enfin beaucoup à dire sur la fiscalité des carburants, avec un différentiel d'imposition énorme, en faveur de l'aviation, quand les automobilistes sont lourdement taxés.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie ; competition-manifestation