Profiter de tout MoteurNature

Twitter


MoteurNature
Toute l'actualité de la voiture verte depuis 2002.

22 années d'expériences pour vous informer.

EURO-6, une norme qui fait réfléchir

Dim 26/11/2006   —   La norme anti-pollution EURO-6, qui définit les seuils maximaux de polluants atmosphériques que pourront émettre les voitures en 2014, est en cours de rédaction à Bruxelles. Les marchandages ont commencé.
Même si toutes les enquêtes prouvent que la qualité de l'air s'améliore (notre dossier), on peut encore faire beaucoup pour diminuer la pollution émise par le traffic automobile. Des fonctionnaires européens s'y emploient, mais leur tâche est d'une complexité croissante. Comme dans toutes les discussions relatives à la pollution, l'unité qui est l'objet d'âpres négociations entre les constructeurs et les fonctionnaires, est le coût de la tonne de polluant non émise. On fixe un objectif, arbitraire, de réduction des émissions, par exemple les particules fines, on calcule le surcoût de l'équipement à apporter aux voitures pour y parvenir, on multiplie par le nombre de voitures produites en une année, et rapporté aux émissions réduites de ce parc, on obtient ce fameux coût de la tonne de polluant non émise.

Ce pourrait être simple, mais il faudrait pour cela que les parties s'entendent sur les chiffres, ce qui n'est pas du tout le cas. Les constructeurs estiment notamment que la réduction du coût des nouveaux équipements par des économies d'échelle prendrait beaucoup plus de temps que ne le prévoit la Commission. Et pour revenir à l'exemple des particules fines, les constructeurs expliquent que réduire les émissions des voitures est hors de prix. En tonne de polluant non émise, il coûterait 30 à 50 fois moins cher de réduire les émissions de sources stationnaires (silvyculture, industrie...) que de réduire les émissions de particules fines des voitures ! C'est du moins ce qu'affirme l'Association des Constructeurs Automobile d'Europe, dans un calcul dont nous n'avons pu voir le détail, mais qui est probablement juste.

Une chose sur laquelle tout le monde est d'accord néanmoins, cela coûterait moins cher de diminuer les émissions d'oxydes d'azote des voitures diesel que des voiture essence. On peut s'attendre à une réduction drastique dans ce domaine, elle est d'autant plus justifiée que les Etats-Unis ont adopté pour 2008 un seuil limite beaucoup plus strict que celui prévu en Europe pour le même moment (norme EURO-5, dont on sait déjà que son application sera retardée d'au moins un an). La technologie existe, il suffit de mandater son application, et pour éviter bien des marchandages, l'Europe gagnerait à adopter des normes communes pour le diesel et l'essence. Comme aux Etats-Unis... La distinction actuelle n'a d'ailleurs que quelques années, elle n'aurait jamais dûe être instaurée.

Pour aller plus loin, il faudrait aboutir à des normes anti-pollution communes entre les Etats-Unis, l'Europe et le Japon, et à terme mondiales. On peut affirmer que tous les constructeurs seraient pour. Maintenant qu'ils sont tous des entreprises multinationales vendant sur tous les marchés, toute spécificité locale est une plaie. La rédaction de nouvelles normes est l'occasion de regarder ce que font les autres, qu'elle soit aussi celle de nouer des accords internationaux, car la pollution est globale.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; normes-antipollution