Le roadster Tesla vole de + en + haut

Jeu 18/01/2007 — Des nombreux salons des Etats-Unis, celui de Detroit est le plus réputé. Mais Tesla n'y sera pas.

Nous sommes de plus en plus perplexes devant cette société Tesla. Cette entreprise se consacre au développement de voitures électriques, et elle a réuni pour cela une équipe de professionnels reconnus. Le développement du roadster se poursuit au rythme prévu, la voiture a été testée ici et là, notamment sur un parcours de pavés au MIRA, en Angleterre, et les tests ont été concluants. Bien sûr, on ne s'attendait pas à moins, puisque le chassis de l'auto a été développé par Lotus, et qui plus est en ne partant pas d'une feuille blanche, mais d'une base déjà éprouvée. Et en dépit du plus de 400 kg de batteries, le crash-test n'a pas non plus posé de difficultés. Le roadster Tesla, dont on attend les premières livraisons pour le second semestre, sera donc très vraisemblablement une auto sûre, à la dynamique équivalente au produit d'un grand constructeur.

Mais si le sérieux de l'entreprise ne fait plus de doutes, les ambitions et les déclarations des 2 dirigeants de l'entreprise s'éloignent de la réalité du quotidien d'une PME. Il y a plusieurs fabricants de voitures électriques dans le monde, mais il y a clairement Tesla et les autres. Tesla est le seul à publier des communiqués de presse qui disent que toute leur production est vendue plus d'un an en avance ! C'est d'autant plus fort qu'aucun client n'a pu faire un essai sérieux de l'auto. Il n'y a eu que des petites démonstrations autour d'un paté de maisons. Les clients n'ont pas non plus été alléchés par la presse, puisqu'aucun journaliste n'a encore pu réaliser un essai normal de l'auto ! Mais tout va bien pour l'entreprise Tesla, dont le PDG, Martin Eberhard a récemment rencontré le gouverneur du Michigan, afin d'obtenir des facilités pour ouvrir un centre de recherches qui accueillerait plusieurs dizaines d'ingénieurs embauchés localement. C'est dans le but de concevoir un nouveau modèle, 4 portes et 5 places, qui serait moitié moins cher que le roadster.

Tout cela semble très enthousiasmant, mais nous voudrions rappeler qu'à ce jour, la société Tesla n'a encore livrée aucun produit à aucun client. En attendant ce moment qu'on ne prévoit pas avant 6 mois, qui marquera le début d'activité normale, tout ce qui se dit sur l'entreprise et ses projets est pure spéculation...

Considérons aussi que si la vitesse de pointe du roadster est fièrement annoncée comme supérieure à 200 km/h, mais qu'à cette vitesse sur l'autobahn, les batteries tiennent bien moins d'une heure... Tant que Tesla restait dans la bulle de la Silicon Valley, où les financiers ont l'âme de capitaux-risqueurs, tout cela passait, mais à Detroit, c'est plus difficile. Surtout, les banquiers de Detroit savent bien que si la voiture électrique décolle vraiment, les gros, GM, Ford, Toyota, voudront rentrer dans le jeu. Avec leurs moyens de production de masse, leurs capacités de produire au meilleur coût. L'industrie automobile ne ressemble pas à Internet où il est possible de devenir gros très vite, et d'être leader en quelques années.

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