La science met les politiques au pied du mur
Sam 03/02/2007 — Réunis à Paris, les 500 délégués du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) ont rendu leur rapport. Sans surprise, il accuse l'homme.
Intitulé Résumé à l'intention des décideurs, le rapport est disponible ici (fichier Word, 25 pages, 1,7 mo, traduction du gouvernement). On peut aussi écouter en français la conférence de presse où il a été présenté (presqu'une heure, nécessite Windows Media). Pour les profanes cependant, ce rapport n'est pas très intéressant. Nous pouvons le résumer en écrivant que le changement climatique est bien réel, que l'activité humaine en est très probablement (à 90 %) la cause, et que ses conséquences en seront graves. Quelques chiffres. La température : des 12 années les plus chaudes entre 1850 et 2006, 11 étaient entre 1994 et 2006. La montée des eaux : le niveau des océans a augmenté de 1,8 mm en moyenne chaque année entre 1961 et 2003, mais de 3,1 mm entre 1993 et 2003. Les premiers coupables de ces changements sont les gazs à effet de serre, au premier rang desquels on trouve le dioxide de carbone (CO2). Sa proportion dans l'air ambiant s'est accru de 35 % entre 1750 et 2005. Et alors que la hausse de la teneur en CO2 de l'air était de 1,4 ppm en moyenne entre 1960 et 2005, la hausse était de 1,9 ppm entre 1995 et 2005. La situation a au moins le mérite d'être claire. Cela s'aggrave, à un rythme qui s'aggrave lui aussi.
La grande question maintenant est de savoir qu'elle sera l'utilité de ce nouveau rapport. Parce qu'hélas, les rapports alarmistes sur le climat, cela fait plus de 15 ans que nous en voyons. Ils sont toujours immanquablement suivis par des discours pleins de compassion de la classe politique, et c'est aujourd'hui Jacques Chirac qui fut le premier à commenter lors de l'ouverture de la conférence sur la gouvernance écologique mondiale à Paris. Mais si M. Jacques Chirac a toujours fait de très beaux discours, comme ses meilleurs contradicteurs, les actes ont toujours été en retrait (idem chez ses contradicteurs). Et en ce début d'année, tout indique que la consommation mondiale d'énergie va augmenter en 2007, un peu parce qu'on aura développé les sources d'énergie renouvelable, mais surtout parce que le monde aura encore accru sa consommation mondiale d'énergies fossiles. La solution est nécessairement ailleurs. Bioéthanol, biodiesel, biogaz et surtout biohydrogène. Quand il n'y aura plus rien d'autre, il faudra bien y venir. Le rapport du GIEC ne fait aucune proposition, il se contente d'expliquer la situation de manière scientifique, et n'offre aucune carotte. Mais un bâton : à défaut de changements rapides et importants, les ouragans, les inondations et les étés caniculaires vont se multiplier. Rouler au bio ou laisser la voiture au garage, il va falloir choisir.
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