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Oui au biodiesel, mais non au NExBTL

Sam 10/02/2007   —   La France vient de rejeter une opportunité de construire une usine de production de biodiesel de presque seconde génération. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Ecologie et économie ne font pas toujours bon ménage, l'actualité de cette semaine en fournit un nouvel exemple. Total, le grand pétrolier national, avait conçu un projet de développement avec Neste Oil, le pétrolier finlandais qui est en train de se recycler pour tenter de devenir le leader mondial du biodiesel. C'est avec une technologie propriétaire, NExBTL, qui est à mi-chemin entre le biodiesel classique (ester méthylique d'huile végétale), et le BTL (biomasse-to-liquide, la technologie qui utilise toute la plante pour faire du carburant). La technologie NExBTL produit un excellent biogazole, qualitativement supérieur au biodiesel disponible à la pompe en Allemagne, et avec des ressources plus larges, puisqu'en sus de se baser sur n'importe quelle huile végétale, on peut aussi partir de graisses animales pour le fabriquer. Neste Oil définit sa technologie comme un biodiesel de seconde génération, le BTL étant alors la troisième génération. Mais on s'entend généralement pour désigner le BTL comme un biocarburant de seconde génération. Le procédé NExBTL est alors une sorte de biocarburant de première génération améliorée.

Le projet de Total et Neste Oil était la construction d'une usine de production de biodiesel selon le procédé NExBTL à Dunkerque, sur le site d'une raffinerie du pétrolier français. Mais aux grands regrets des finlandais, l'étude de faisabilité a déterminée que ce projet était trop coûteux, avec une rentabilité trop lointaine, très incertaine, voire carrément impossible. Neste Oil continue pourtant ses propres projets. Une usine de production de biodiesel NExBTL devrait commencer à produire à la fin du printemps, à Porvoo en Finlande. Et une seconde usine devrait y ajouter sa production à compter de fin 2008. Mais la Finlande n'est pas la France. L'hexagone possède déjà des capacités de raffinage bien au-delà de ses besoins. Le taux d'utilisation est en-dessous de 85 %, on est justement en train de les réduire, cela aurait été un coup de poker dangereux que de les accroître avec une technologie dont on sait qu'elle sera bientôt supplantée par une autre plus efficace : le BTL.

Reste qu'il y aurait pu avoir en service dés l'année prochaine une grande usine de production de biocarburant en France, mais qu'on va plutôt continuer à consommer des ressources fossiles.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; biocarburant ; carburant-energie