Etiquettes CO2 en manque d'Europe

Ven 23/03/2007 — Le Royaume-Uni, en la personne de son ministre des finances, Gordon Brown, vient de proposer un relèvement des taxes de circulation. Il se base sur la classification déjà en vigueur.

Orienter le marché pour que les consommateurs soient incités, sans obligation mais fermeté, à choisir les voitures les plus respectueuses de l'environnement. Voilà l'objectif de la politique de Gordon Brown, dont tout le monde dit qu'il sera le prochain premier ministre anglais. Son moyen d'action est la Vehicle Excise Duty (VED), qui est pour les anglais ce qu'était la vignette pour les français. Il faut l'acquitter annuellement, et pour les véhicules les plus polluants, M.Brown propose de faire passer cette taxe de 210 à 300 £ tout de suite, et à 400 £ l'année prochaine (de 309 à 441, puis à 589 euros environ). Mais quels sont ces véhicules les plus polluants, ce sont ceux qui rejettent plus de 225 g/km de CO2.

Soit un grand nombre de voitures, et pas seulement des gros 4x4 comme un Range Rover, mais aussi des autos comme une Peugeot 407 V6 essence. Mais il y a là un petit souci, il est qu'en France, une auto comme cette 407 V6 essence n'est pas dans la classe des autos les plus polluantes. Car si plusieurs pays européens ont mis en place des barêmes, des étiquettes énergies, avec des couleurs et 7 classes, éventuellement accompagnées de mesures fiscales, il existe des différences d'un pays à l'autre. Le but est pourtant le même partout, il est de montrer aux consommateurs la consommation énergétique des autos.

Barême des étiquettes énergies des automobiles dans 3 pays de l'Union Européenne
CO2 g/km	Belgique	France	Royaume-Uni
A	< 100	< 101	< 101
B	100 à 130	101 à 120	101 à 120
C	130 à 160	121 à 140	121 à 150
D	160 à 190	141 à 160	151 à 165
E	190 à 220	161 à 200	166 à 185
F	220 à 250	201 à 250	186 à 225
H	> 250	> 250	> 225

Ce tableau est très incomplet, il faudrait y ajouter l'Autriche, le Danemark, l'Espagne et les Pays-Bas, qui ont chacun mis en place des étiquettes énergie distinctes, mais qui ne peuvent pas y être incorporées, du fait que leur unité n'est pas le gramme de CO2 rejeté au kilomètre. La situation de l'Espagne est particulièrement complexe, car dans ce pays, avant-gardiste puisqu'ils ont mis en place des étiquettes énergies dés 2002, les étiquettes changent tous les ans, car le barême est flottant. Il est réactualisé en fonction des émissions de la moyenne des voitures immatriculées l'année précedente. C'est incontestablement une bonne idée, et il serait bien de l'étendre aux autres pays de l'Union. Mais en premier lieu, pour la clarté du marché unique, il serait souhaitable que les étiquettes énergies soient identiques d'un pays à l'autre.

Enfin, au niveau de l'application, les quelques visites que nous avons fait chez des concessionnaires nous ont fait découvrir qu'ils n'ont pas tous des imprimantes couleur (la belle excuse !). Quelques-uns présentaient alors des étiquettes en noir et blanc... Moteur Nature invite tous ses lecteurs qui constateraient des irrégularités à demander aux concessionnaires de se mettre en règle. Toute voiture neuve sur un lieu de vente doit présenter une étiquette énergie en couleur du rouge au vert.

Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe