Les français travaillent trop... loin
Mer 28/03/2007 — 73 % des salariés travaillent dans une autre commune que celles où ils habitent : ils doivent recourir à un moyen de transport mécanisé.
L'INSEE vient de publier une étude sur les déplacements domicile/travail. Ces trajets quotidiens sont longs, mais on aurait bien tort si on ne pensait qu'aux caissières de supermarchés de Neuilly qui n'ont pas les moyens de se loger près de leur travail. Au contraire, ce sont les cadres qui se déplacent le plus, et les hommes plus que les femmes. Le problème est global, il tient à un aménagement du territoire inadéquat. L'INSEE a grossièrement divisé l'hexagone en 3 zones : les pôles urbains, les communes péri-urbaines et les espaces à dominante rurale. Les premiers proposent 1,2 emploi par habitant, les seconds n'en offrent que 0,5, et les troisièmes 0,8.
On le sait depuis longtemps, il faut mettre les villes à la campagne. Mais à-côté de la question de la qualité de la vie, nous pensons qu'il faut regarder la situation sous l'angle de la consommation énergétique. Selon l'INSEE en effet, la distance domicile/travail moyenne pour un salarié français s'établit à 25,9 km. Il n'est pas possible de faire cela matin et soir à pied, et même en vélo, il faudrait être très, très, sportif. Il faut donc consommer de l'énergie. Energie nucléaire si on prend un train électrique, énergie fossile si on prend une voiture. Cela fait peur, mais ce chiffre de 25,9 km n'est heureusement pas représentatif, car il est fortement tiré vers le haut par le million et demi de français qui doit effectuer plus de 100 km chaque jour pour aller travailler. La valeur médiane est de 7,9 km, et la moitié des salariés ont leur travail en dessous de cette distance.
Néanmoins, à l'heure où le gouvernement prône les économies d'énergie, on se souvient de la campagne pour éteindre les appareils électriques restant en veille, cela ne fait gagner que quelques watts/heure, alors que réduire les distances domicile/travail, fait des économies en kilowatts/heure... L'INSEE dit aussi que bien que les ruraux aient des déplacements d'une distance 20 % plus grande que les urbains, leur temps de trajet est 15 % plus court. Chacun peut le vérifier, on se déplace mieux à la campagne. Il n'est donc pas plus possible que souhaitable d'augmenter le nombre d'habitants dans les pôles urbains. C'est le travail qu'il faut emmener la campagne !
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