Ile de France, les pauvres dopés à l'atome
Lun 02/04/2007 — La majorité socialiste du conseil régional d'Ile de France avait décidé de faire payer les cartes oranges des rmistes franciliens par les automobilistes. L'entrée en vigueur de cette décision avait été reportée à ce dernier week-end.
« ... pouvoir se déplacer est un droit... » C'est le conseil régional d'Ile de France qui le dit. Largement financés par les automobilistes lorsqu'ils s'acquittent des frais d'émissions des cartes grises, les conseils régionaux ont les moyens de prendre des décisions qui ont de l'impact. En comptant les allocataires du RMI et leurs ayant-droits, conjoint et enfants, ce serait 350 000 personnes qui pourraient désormais se déplacer gratuitement. Nous supposons qu'actuellement, vu leurs moyens, ces personnes se déplaçaient peu, mais qu'en ayant maintenant tout le loisir de se déplacer sans restriction, une conséquence inéluctable sera d'augmenter le nombre de voyageurs en circulation. Donc, les conditions de transport se dégraderont, donc il faudra rajouter des rames de métro, et donc cela aboutira à consommer plus d'énergie. On va vraiment avoir besoin de nouvelles centrales nucléaires...
On ne pouvait pas trouver plus bel exemple du dédain des politiques pour l'écologie, et de l'absence de toute considération environnementale des impacts de leurs décisions. Plus de 600 rames de métro tournent aux heures de pointe, desservant 380 stations bien éclairées. Y a t-il quelqu'un pour croire qu'on puisse faire marcher tout cela avec des énergies renouvelables ? La faculté de se déplacer en consommant des énergies fossiles dont les déchets transforment la planète en poubelle toxique pendant des dizaines de milliers d'années est-elle un droit constitutionnel ? Le transport gratuit, à volonté, s'il est une chose qui n'est pas durable, c'est justement celle-là. Il faudrait tout au contraire réduire les déplacements, par une diminution des besoins et un renchérissement de leur coût ! Mais ce ne serait probablement pas un bon message en cette période électorale...
Laurent J. Masson
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