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Auto propre : quel candidat choisir ?

Mer 02/05/2007   —   Il y a beaucoup de critères pour choisir le prochain chef de l'état, mais nous n'aborderons dans cet article que ceux relatifs à la position des candidats face à la pollution automobile, la voiture et l'écologie.
Qui est le plus vert ? Le plus simple serait d'aller leur demander. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont chacun tout un staff pour répondre à toutes les questions des journalistes. Mais, ce serait leur donner l'occasion de fournir des réponses savamment argumentées, hautement circonstancielles, alors que si la pollution automobile et la réduction des gaz à effet de serre émis par les voitures sont des sujets graves, comme nous le croyons, les 2 candidats à l'élection présidentielle ont déjà dû largement s'exprimer sur ces sujets. C'est cela que nous allons chercher, dans leurs programmes.

Les programmes des candidats se trouvent dans le Projet UMP 2007 pour Nicolas Sarkozy, et dans le Pacte Présidentiel pour Ségolène Royal. Le premier donne plusieurs idées fortes : défiscaliser intégralement les biocarburants, création d'une pastille bleue donnant certains avantages aux voitures les plus propres (voies réservées, péages réduits, stationnement gratuit), inciter au covoiturage, investir dans la recherche pour aboutir le plus vite possible à des alternatives type pile à hydrogène, et pour les camions : aider les transporteurs à acquérir de nouveaux véhicules plus propres, et modifier les taxes de circulation pour que le transit international routier ne passe plus par la France. C'est le cas aujourd'hui, parce qu'il coûte moins cher de faire rouler un camion de Berlin à Gênes, en passant par la France, plutôt que par la Suisse ou l'Autriche, même si cela rallonge de 500 km. Plus fort, il y a le grand projet de réforme de la fiscalité, par un transfert d'une partie de la fiscalité sur le travail, vers une fiscalité de la pollution, avec une défiscalisation de ce qui pollue peu ou pas du tout, mais cela ne concerne pas que l'automobile. Face à toutes ces idée, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal n'en propose... Aucune. Son texte ne contient même pas le mot voiture ou automobile, et la seule idée originale est la mise en place d'un prélèvement exceptionnel sur les profits des compagnies pétrolières pour développer les transports collectifs.

Aussi bien Nicolas Sarkozy que Ségolène Royal d'ailleurs, proposent de développer les transports en commun, ainsi que le ferroutage, mais la candidate socialiste ne sait malheureusement (!!!) proposer rien d'autre. Elle confirme ainsi une fois de plus, le désamour des politiciens français de gauche pour la voiture individuelle. De ce fait, c'est Nicolas Sarkozy qui obtient la préférence de ceux qui souhaitent faire avancer l'automobile, développer la voiture propre de demain, et réduire les pollutions automobiles. Mais, ceci n'est qu'un critère dans le choix complexe du prochain chef de l'état. Il y a d'autres critères à retenir.

ADDENDUM 03/04/2007 : lors de son débat télévisé avec M.Sarkozy, Mme Royal lui a demandé quelle était la part du nucléaire dans l'électricité produite en France. M.Sarkozy a prudemment répondu plus de la moitié, et Mme Royal lui brutalement rétorqué, sur un ton qui ne laissait aucune place à l'approximation, que le nucléaire ne représentait que 17 % de l'électricité produite dans le pays. Ceci est une erreur inimaginable. Choquante ! Depuis plus de 30 ans que les écologistes se battent pour réduire la place de l'atome en France, après le débat sur l'EPR (qui est la troisième génération, ce que M.Sarkozy ne sait pas, mais cela ne change pas grand chose), après tant de manifestations, après tant de rapports sur la dangerosité des déchets nucléaires, après tant d'actions pour les énergies renouvelables où à chaque fois on rappelle la place du nucléaire dans l'hexagone, il est inouï qu'une personne comme Ségolène Royal puisse se tromper sur ce point. Plus des 3/4 de l'électricité produite en France est d'origine nucléaire, et je me permet d'ajouter que cette part va augmenter dans les années à venir, car celle produite par les centrales hydrauliques va diminuer du fait de la sécheresse. Alors on peut toujours voter pour cette candidate pour plusieurs raisons, mais que personne ne le fasse pour ses compétences en matière écologique.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France