Du travail pour le nouveau président
Lun 07/05/2007 — On avait parlé de voiture propre pendant la campagne. Le nouveau président a beaucoup à faire, mais pour l'écologie et des transports, la première tâche de son gouvernement sera sémantique.
Qu'est-ce qu'une voiture propre ? Au sens strict, l'expression n'est applicable qu'aux voitures zéro pollution. Ce sont celles à propulsion électrique, sur batteries ou pile à combustible (PAC, ci-contre une Honda FCX). Ces voitures ne polluent absolument pas lors de leur utilisation, même s'il est vrai qu'il peut y avoir pollution lors de la production de l'électricité, ou de l'hydrogène, qui les alimente. Malheureusement, les voitures électriques sont très peu nombreuses sur le territoire. Alors en attendant leur plus grande diffusion (liée à une offre à développer), on concoctera une définition de la voiture propre qui englobera les voitures pas trop sales, soit celles dont les rejets de CO2 et de polluants toxiques sont les plus faibles.
Une chose est alors primordiale : que les critères de distinction entre voitures propres et sales soient uniquement quantitatifs. Un exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire, est donné par le Conseil Régional d'Ile de France (à majorité socialiste). Cas d'école que celui d'un Hummer H2 (ci-contre), 34 chevaux fiscaux et 432 g/km de CO2, converti au GPL, et qu'importe que la conversion soit faite par des bricoleurs qui aboutiront à doubler (ou plus) les émissions toxiques, c'est légal, et on lui offre gracieusement sa carte grise, alors qu'il aurait dû la payer 1569 € (surtaxe CO2 non incluse). Un avantage fiscal ne doit pas être conditionné à un simple changement de carburant, surtout s'il reste fossile... Et la technologie n'est pas non plus garante de sobriété. C'est un fait qu'une voiture hybride utilise mieux son énergie qu'une qui ne l'est pas, mais cela n'implique pas que la consommation d'une voiture hybride soit automatiquement faible. Les grosses Lexus prouvent qu'on peut avoir une voiture hybride qui demande plus de 15 l/100 km.
Les seuls critères justes sont chiffrés, et pour se mettre en harmonie avec la politique européenne, la France pourrait définir la voiture propre comme celle qui rejette moins de 120 g/km de CO2, tout en respectant la norme anti-pollution EURO-5. Ce serait un objectif raisonnable pour l'horizon 2008, à durcir progressivement les années suivantes. Toyota (ci-contre, concept Endo de 2005) et Volkswagen travaillent tous deux à des 4 places qui rejetteraient nettement moins de 100 g/km de CO2. Une règlementation avantageuse inciterait d'autres constructeurs à se lancer au plus vite dans cette voie. Nous l'attendons dés que le nouveau gouvernement sera en place, avec une majorité que nous espérons puissante à l'Assemblée Nationale pour le soutenir.
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