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CO2, les japonais pas meilleurs que nous

Ven 11/05/2007   —   Bruxelles va avoir les plus grandes difficultés pour faire adopter son projet de réduction des émissions de CO2. Les constructeurs font de la résistance. Tous ensemble.
Annoncé début février, le projet avait immédiatement suscité la polémique. Tout le monde est pour la réduction des émissions de CO2, mais personne n'est prêt à payer, ou à bousculer ses plans pour cela. Les voitures les plus grosses, qui émettent le plus de CO2, sont celles où les constructeurs font leurs plus grosses marges, et certains constructeurs ne vendent que des grosses voitures. Qui veut gagner moins ? Considérons ensuite que l'industrie automobile est à cycle long (une voiture reste sur le marché au moins 5 ans, un moteur 2/3 fois plus). Alors pour ces raisons, et bien d'autres encore, l'association des constructeurs auto européens (ACEA), avait expliqué que l'objectif de Bruxelles, 120 g/km de CO2 de moyenne en 2012 (à préciser), bien que louable, n'était pas atteignable en seulement 5 ans. Le marché auto européen étant ouvert, on attendait après cela l'avis des constructeurs japonais.

Il vient de leur association de constructeurs (JAMA), et sans surprise, les japonais font comme copains comme cochons avec leurs homologues européens. Leurs justifications sont les mêmes, leurs solutions aussi. Ils reprennent même un viel argument que l'ACEA n'ose plus trop avancer, qui est que si les émissions du traffic routier sont élevées, c'est la faute à un manque de fluidité. Il faut construire de nouvelles infrastructures routières, et cela fera baisser les émissions de 28,3 millions de tonnes de CO2. Ce sont les japonais qui nous le disent ! Cest gonflé de la part des gens qui ont popularisés les 4x4 partout en Europe...

Face à cette situation de tension croissante entre le législateur de Bruxelles et tous les constructeurs autos, nous espérons que l'Union Européenne aura le soutien d'hommes politiques de premier plan dans les états membres. Ce devrait être le cas en France.
Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; industrie-production