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Les japonais se mettent aux biocarburants

Ven 25/05/2007   —   Pour ceux qui estiment que la France est en retard dans le domaine des biocarburants, il y a une consolation, le Japon l'est encore plus que nous.
Il n'y a qu'une seule voiture flex-fuel (capable de rouler aussi bien à l'essence qu'au superéthanol) au Japon, c'est une Ford rouge. Et on ne prévoit pas qu'il y en ait vite d'autres, puisqu'il n'y a pas une seule station qui vende du biocarburant. Nulle part dans tout l'archipel. Il y a pourtant une expérience de pour vendre de l'essence coupée avec 3 % (!) d'éthanol, mais le projet est au point mort, du fait que le lobby pétrolier nippon bloque la production d'essence qui peut être mélangée avec de l'éthanol (nous avons eu cela en France, il fallait importer du carburant raffiné en Autriche). Heureusement, les choses changent. D'abord chez les constructeurs, puisque depuis bientôt 6 mois, Honda vend des voitures flex-fuel au Brésil. Il sera accompagné le mois prochain par le premier constructeur mondial.

C'est en effet paradoxal, que si Toyota est le leader incontesté de l'hybride, il n'a encore jamais vendu une seule voiture capable de rouler avec un biocarburant (quoique quelques particuliers aient modifié des Land Cruiser pour les faire rouler à l'huile végétale pure). Il va commencer le mois prochain, avec des Corolla, berline et break (photos), qui seront flex-fuel pour le marché brésilien. Quand toutes les Volkswagen sont vendues ainsi depuis 2005, et que 80 % des voitures neuves sont flex-fuel au Brésil, la position de Toyota devenait intenable... Mais au Japon aussi, les choses changent, car ce pays possède un grand potentiel pour l'éthanol cellulosique.

Plus de la moitié du territoire est composé de forêts, il est possible d'en extraire de grandes ressources dans le plus parfait respect de l'environnement. Des essais sont aussi en cours pour produire de l'alcool à partir de cosses de riz, c'est là aussi très écologique. Mais tout n'est pas vert, puisque le ministère japonais de l'agriculture a validé un programme inquiétant. Il consiste à étudier la viabilité de cultures OGM. Et ce ministère d'utiliser un argument de faussaire, puisqu'il explique que si les japonais ont refusé les cultures OGM alimentaires, ils devraient les accepter pour les fins non alimentaires ! Soit l'argument le plus bidon qui soit, puisque pour la terre, il n'importe pas que le produit d'un champ OGM serve à nourrir les voitures ou les hommes. On ne peut qu'espérer que les associations japonaises de défense de l'environnement sauront limiter le développement de ce projet.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Toyota ; biocarburant ; industrie-production