La sécurité routière pas impartiale
Dim 15/07/2007 — Le bilan 2006 de l'accidentologie routière montre de nets progrès, mais les statistiques révèlent des surprises dans les infractions relevées.
Le ministère des Transports avait révélé le 11 janvier, le nombre de tués sur les routes en 2006. Il était de 4703 personnes. Mais le bilan dévoilé avant-hier donne un autre chiffre, 4709 tués, et beaucoup plus de détails. Il s'agit de tués à 30 jours. C'est nouveau parce qu'en 2005, un homme qui avait un accident de la route, était grièvement blessé, emmené à l'hopital, et y décédait 29 jours plus tard, n'était pas comptabilisé comme une victime de la route. Il l'est depuis 2006, et avec 4709 décès, cette année témoigne d'une diminution de 11.5 % par rapport aux 5318 tués de 2005 (le chiffre des moins de 5000 morts sur les routes en 2005 était celui des tués à 6 jours). Si on regarde maintenant les chiffres dans le détail, ils montrent que la première cause des accidents en France est l'alcool. Devant la vitesse ! L'alcool cause 25 % d'accidents de plus que la vitesse. Ajoutons qu'environ 2.5 % des accidents sont dûs au cannabis (même si on manque encore de données sur le sujet), tandis qu'on évalue que les accidents pourraient diminuer de 7/8 % si aucun conducteur ne téléphonait en conduisant.
Comme de plus l'autoroute reste l'endroit où il y a le moins d'accidents, et qu'un accident sur 2 a lieu en zone urbaine, il faut cesser de ne culpabiliser que la vitesse. Ce qui n'a pas empêché Jean-Louis Borloo d'annoncer 500 radars supplémentaires d'ici la fin de l'année (vendredi, dans une interview au quotidien Le parisien). En fait, ce n'est pas une surprise, c'est la continuation de la politique en cours. Elle a déjà permis d'augmenter de 23.4 % le nombre d'infractions (relevées) aux limitations de vitesse entre 2005 et 2006. Mais nous attendons la suite : quelle est la politique du gouvernement pour réduire les accidents dûs à l'alcool, la drogue ou l'usage du téléphone au volant ? Et quid des autres infractions au code de la route ? Il est assez bizarre que pendant que les automobilistes verbalisés pour une vitesse excessive augmente tant, le nombre d'automobilistes verbalisés pour non respect d'un STOP n'augmente que de 2.7 %, et que ceux verbalisés pour franchissement de feu rouge soient en baisse de 5.7 %. Nous en concluons que les français roulent de plus en plus vite, mais qu'ils respectent de mieux en mieux les feux rouges. Hmm...
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