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Londres veut égaliser tous les carburants

Dim 12/08/2007   —   Les lobbies du GNV, du GPL et les constructeurs de voitures hybrides vont avoir du travail ! Le maire de Londres envisage de supprimer leurs droits acquis. Nous applaudissons son courage.
Pionnière du péage urbain, mais soucieuse des pouvoirs établis, la ville de Londres avait fait des concessions au principe d'égalité lors de la mise en place de son dispositif. Mais elle voit maintenant qu'il faut y revenir, la situation n'est plus tenable. Parce que s'il faut s'acquitter d'un péage, la normalité serait que tous les automobilistes le payent, comme sur l'autoroute. Ou que si certains peuvent être dispensés, que cela soit par un mécanisme irréprochable. Ce qui n'est pas le cas à Londres, il est alors temps que cela change. De quel droit le conducteur d'un Lexus RX400 hybride a t-il un avantage sur celui d'un Peugeot 4007 2.2 HDI ? Leurs émissions de CO2 sont identiques, mais pourtant le Lexus est exempté de péage, pas le Peugeot. Et supposons une Renault Vel Satis V6 essence qui aurait reçue un kit GPL ou GNV, elle rejeterait au moins 50 % de CO2 de plus qu'une Clio essence. Mais la Clio est assujettie au péage, quand la Vel Satis y échappe. Il y a quelque chose d'inéquitable dans ce système, et plusieurs écologistes anglais n'avaient pas manqué de le dénoncer. Sans compter qu'en plus d'appeler la critique, le système suscite des convoitises. Des partisans anglais de l'éthanol avait écrit officiellement au maire de Londres pour obtenir que les autos utilisant ce carburant soient elles aussi exemptées du péage urbain...

Face à ces problèmes, Ken Livingstone, le maire de Londres réagit de la seule manière sensible et intelligente, en proposant la suppression de tous les avantages catégoriels. Rappelant que son objectif est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le maire suggère que les émissions de CO2 des autos soient le critère unique pour le péage urbain de Londres. Peu importe le carburant et la technologie. Il n'y aurait plus 3 classes. La première, celles des voitures rejetant moins de 121 g/km de CO2 seraient exemptées du péage, la seconde, celles des autos rejetant entre 121 et 225 g/km de CO2 paieraient le péage normal (8 livres), tandis que la troisième classe, celles des autos rejetant 226 g/km de CO2 ou plus, devraient payer un péage majoré à 25 livres. Par jour. C'est très méchant pour les propriétaires de grosses voitures, une Citroën C5 V6 essence, par exemple, rejette 238 g/km de CO2, mais au moins ce système est équitable. Nous espérons que les habitants de Londres l'approuveront. Car le maire lance une consultation publique sur sa proposition (.pdf), et il invite ses administrés à lui donner son avis. Ce n'est que par courrier postal, jusqu'au 19 octobre, et il sera amusant (ou plutôt consternant) de lire ce que les lobbies trouveront pour oser se déclarer contre l'égalité.

Enfin de ce côté-ci de la Manche, nous aimerions une émulation. Les frais d'immatriculations ou taxes sur les carburants qui font du favoritisme sont une anomalie. Essence saoudienne, gazole russe, gaz algérien ou GPL qatarien ne sont qu'une seule et même chose : des hydrocarbures fossiles.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; carburant-energie