Londres choisit des bus hydrogène américains
Jeu 15/11/2007 — Pionnier de l'hydrogène avec Mercedes, la capitale anglaise a trouvé un autre fournisseur.
Les premiers bus à hydrogène de Londres étaient entrés en service il y a 3 ans, dans le cadre du programme Clean Urban Transport for Europe (CUTE). Ce test s'est déroulé de manière satisfaisante, et Ken Livingstone, le maire de Londres, qui est convaincu par les vertus de l'hydrogène, avait déjà annoncé que la ville allait acquérir de nouveaux autobus l'utilisant (son objectif est que 5 % des véhicules publics londoniens roulent à l'hydrogène en 2015). Mais on savait pas quand, ni quels modèles, et c'est ce qui vient d'être annoncé. C'est une surprise, parce qu'il y a d'autres projets en cours, notamment à Berlin, mais le fournisseur retenu par la ville de Londres n'est pas celui choisi par les allemands, ce n'est même pas l'un deux fournisseurs allemands reconnus, c'est un fabricant américain, ISE Corp (celui qui, par exemple, fournit déjà une commune du Connecticut). Comme à Berlin cependant, il y aura à Londres un mélange de technologie, puisque les anglais ont commandé 10 autobus, 5 avec une PAC (en provenance de chez Ballard), et 5 avec un moteur à combustion interne modifié pour fonctionner à l'hydrogène.
Tous ces bus sont cependant des hybrides série, totalement à propulsion électrique, avec récupération d'énergie au freinage. On sait que chez ce constructeur, le bus avec le moteur à explosion consomme 40/50 % d'hydrogène en plus que celui doté d'une PAC (l'écart est plus réduit chez les constructeurs allemands), mais il sera intéressant de voir les consommations en réel sur la durée. Pour les 10 autobus, l'investissement est d'environ 13,5 millions d'euros, avec un contrat d'entretien et une garantie pièces et main d'oeuvre complète de 5 ans. C'est cher par rapport à des bus diesel, mais comment comparer un autobus qui consomme une ressource fossile, rejette du CO2 et des polluants toxiques, à un bus qui ne rejette que de la vapeur d'eau (ou presque, car pour le bus à moteur à explosion, il y a un peu de NOx). La comparaison avec le tramway est plus pertinente, et le bus à hydrogène est 10 fois moins cher. Comme Berlin, Londres a fait le bon choix. Mais nous désespérons de voir une ville française suivre leur exemple.
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