L'hydraulique pour l'hybride lourd
Sam 17/11/2007 — On songe habituellement à l'hybride comme une technologie avantageuse pour la voiture particulière, mais on aurait tort d'oublier les véhicules lourds, ou de se limiter au duo essence/électricité.
Les contraintes ne sont pas les mêmes sur un poids lourd, et les technologies employés sont également différentes, les résultats idem, mais dans tous les cas, l'environnement y gagne, c'est ce qu'explique Poclain Hydraulics, l'inventeur-fabricant des 2 technologies suivantes. La première s'appelle AddiDrive™, elle consiste en l'ajout d'une force motrice, hydraulique, à un essieu qui n'était pas moteur (cliquez sur la photo à gauche pour voir le shéma). Le moteur entraine une pompe située en bout de boite, elle transmet par un fluide de l'énergie à des petits moteurs hydrauliques situés dans les roues. Très puissants malgré leur compacité, ces moteurs peuvent donner jusqu'à 15 600 Nm de couple à l'essieu, pour permettre à un poids lourd de se sortir de n'importe quel terrain gras. L'avantage est par rapport à un engin toutes motrices. La solution AddiDrive est plus légère et compacte. Elle est surtout plus efficiente, et on peut l'interrompre simplement avec une valve, qui met les moteurs roues hydrauliques en roue libre. On conduit alors un camion classique. La technologie AddiDrive est adaptable aussi bien sur des roues arrières de remorque, que des roues avants directrices, et elle est désormais commercialisée par M.A.N. et CNIM, sur des engins lourds qui doivent répondre à des besoins spécifiques.
Mais d'autres applications hybrides de l'hydraulique sont aussi possibles. D'une fiabilité mille fois prouvée (toutes les voitures ont un freinage à commande hydraulique), l'hydraulique a l'atout de se passer de pièces d'usure complexes et fragiles comme des batteries. Et si on appliquait cette technologie à un système Stop & Start ? C'est l'idée derrière CleanStart™. Cette nouveauté consiste en un démarreur hydraulique (1 sur le shéma ci-contre), qui prend son énergie dans un accumulateur hydraulique (4), et le bon truc est que cette énergie provient d'une pompe déjà présente sur le véhicule (6). C'est donc une solution relativement simple à mettre en place pour ne plus consommer d'énergie quand le véhicule est à l'arrêt. Cette technologie n'est pas encore commercialisée, mais on devine qu'elle serait très effective sur un autobus urbain. De surcroît, elle optimise les démarrages car les spécificités du moteur hydraulique ont permis de le positionner à la meilleure place possible : en bout de vilebrequin, à l'avant du moteur. Ce qui est habile en sus d'être écologique, sans oublier que c'est français. Nous espérons le voir vite arriver sur le marché.
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