L'avenir sombre des particules en Europe
Jeu 13/12/2007 — Le Parlement européen a adopté avant-hier un texte essentiel, la directive « Qualité de l'air », qui établit un plan d'action pour améliorer l'air ambiant partout en Europe.
Ce texte a de nombreuses vertus, nous signalons en premier qu'il simplifie le droit, puisqu'il réunit dans un texte unique 4 anciennes directives, et une décision du Conseil. Les professionnels apprécieront, mais seulement eux, parce qu'en dépit de ce progrès, le texte reste fort complexe (le texte intégral). Ce que tout le monde peut en retenir néanmoins, est que cette directive fixe des objectifs chiffrés de pollutions atmosphériques maximales, avec un calendrier. Les polluants ? Ils sont plusieurs, mais ce sont les particules fines (PM 2,5) qui sont à la première place, car ce sont elles qui ont la plus grande dangerosité pour la santé.
Les travaux préparatoires du Parlement ont cependant eu l'habileté de montrer que la pollution zéro n'existe pas. Il existe des particules naturelles, par exemple en provenance des activités volcaniques, et les pollens aussi, sont une forme de particules auquel beaucoup de gens ont des allergies. L'objectif du politique ne peut qu'être de réduire les émissions de particules du transport routier, des activités industrielles, ou des incinérateurs. Dans ce but, le Parlement a défini 3 dates. 2010 : pour définir une valeur cible de 25 µg/m³ de particules PM2,5 dans l'air ; 2015 : pour faire de cette valeur de 25 µg/m³ une limite contraignante ; et 2020 : avec la définition d'une nouvelle valeur, indicative, de 20 µg/m³ de PM 2,5 dans l'air.
La directive fixe des seuils maximaux de dépassement (par exemple 35 fois par an), et si certains auraient voulu des limites encore plus basses, celles-ci seront déjà un challenge formidable pour les régions les plus polluées d'Europe. On pense notamment au Nord de l'Italie, où la zone de Turin cumule un grand nombre d'usines, des incinérateurs, un important traffic de poids lourds, et une dispersion difficile des polluants dans l'air, de par une géographie montagneuse. Les états européens ont 2 ans pour introduire cette directive dans leurs droits nationaux, la bonne nouvelle étant que les automobilistes peuvent avoir la croissance tranquille. Les voitures diesel n'ont jamais rejeté plus d'un cinquième des émissions de particules, et d'ici 2010, cette problématique sera terminée avec l'entrée en vigueur de la norme anti-pollution EURO-5. Sur les nouveaux modèles déjà, Fiat 500 ou Volkswagen Tiguan (photos) à moteur diesel, le filtre à particules est en série. Si les particules étaient côtées en bourse, leur valeur plongerait.
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