Biodiesel, 2 % obligatoire au Brésil
Mar 08/01/2008 — Déjà leader de l'éthanol, le Brésil passe maintenant la vitesse supérieure avec le biodiesel en rendant obligatoire un taux d'incorporation de 2 %.
Le gazole pur pétrole a vécu au Brésil. A l'image de l'essence qui ne s'achète que coupée avec 22 % d'éthanol (record du monde), on ne trouve désormais au Brésil plus que du gazole coupé avec 2 % de biodiesel. D'après les services du ministère, cette incorporation devrait permettre d'économiser l'importation de quelques 410 millions de dollars de gazole, tout en créant des emplois. L'emploi et l'auto-suffisance énergétique, voilà désormais les 2 principales raisons du développement des biocarburants au Brésil, l'écologie est passée à un second plan. On s'inquiète d'ailleurs pour l'environnement, c'est peut-être un peu prématuré. A ce jour en 2008, le total des surfaces agricoles dédiées à la production de biocarburants représentent nettement moins d'1 % du territoire brésilien. De plus, la culture des plantes à des fins énergétiques est surveillée de très près par le gouvernement (et plusieurs associations), et le Brésil n'est pas la Malaisie. Les biocarburants ne sont pas au rayon des multiples causes de la déforestation de l'Amazonie.
Pour autant, la nécessité de fixer une limite au développement des biocarburants, c'est-à-dire de la monoculture, devient apparente. Même si le Brésil est un très grand pays, la production des biocarburants ne pourra pas être perpétuellement en hausse. Des droits de douane élevés freinent l'exportation de l'éthanol brésilien aux Etats-Unis, il est probablement souhaitable qu'ils soient maintenus, voire même augmentés. Pareil en Europe. Avec le pétrole qui n'en finit pas de monter, si en plus la production de biocarburants venait à rapporter des milliards de dollars ou d'euros à l'économie brésilienne, pas un hectare de forêt vierge ne subsisterait hélas...
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hors-constructeur ; biocarburant