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Paris, capitale de la pollution normale

Ven 15/02/2008   —   Le rapport d'Airparif sur la qualité de l'air en Ile de France en 2007 révèle une complexité et une irrégularité croissante, sur fond de stagnation sans issue.
Traditionnellement, la pollution est rythmée par l'activité, et les saisons. C'est ainsi que la pollution est normalement la plus élevée en été, quand il fait le plus chaud, et les jours de semaine, quand on travaille. Ce ne fut pas le cas en 2007, où on a enregistré un pic de pollution à l'ozone à la mi-avril, et un pic de particules un week-end de décembre. Pourtant, tout ceci s'explique rationnellement. Le niveau très elévé d'ozone mesuré en avril était la conséquence d'une météo anormalement ensoleillée pour cette période, tandis que le taux de particules exceptionnel constaté le dimanche avant Noël, résultait de l'activité précédant les fêtes, accompagné d'un temps anticyclonique qui avait empêché toute dispersion des particules, qui s'étaient accumulées pendant plusieurs jours. Mais si tout s'explique, la prévision devient de plus en plus difficile. Les grèves de novembre avaient aussi eu leur impact, et il y a alors tout un ensemble de facteurs incontrôlables, pour faire que la pollution atmosphérique passe de modérée à problématique, en quelques jours, sans que personne ne puisse le prévoir à l'avance.

Ce qu'on sait par contre est que la pollution varie beaucoup d'un point à un autre. En Ile de France, le meilleur air est dans la forêt de Fontainebleau, le pire étant le long de l'autoroute A1 entre la Porte de la Chapelle et Saint Denis. La différence n'est pourtant pas si grande qu'on pourrait le penser, puisque si on compare la concentration moyenne annuelle d'un polluant emblématique comme les particules PM 10, la forêt de Fontainebleau est à 40 % de la pollution de l'autoroute du Nord. Et s'il est clair que le traffic routier est une cause majeure de pollution, il est tout aussi clair que les voitures diesel sont de plus en plus à déculpabiliser. En Ile de France, elles ne sont responsables que de 13 % des rejets directs de PM 10. Une proportion qui ne fera que diminuer, puisque tous les diesels auront bientôt un FAP. C'est dire que le problème des émissions de particules par les voitures diesel va disparaitre, mais que le problème des particules va rester entier. Et peut-être s'aggraver, puisque pour la première fois après plusieurs années de baisse, on a constaté une hausse des niveaux moyens en Ile de France, de 6 à 8 % entre 2006 et 2007.

Cette évolution ne s'explique pas clairement, sinon par la météo, ou par un changement de la méthode de mesure (l'ancienne était franco-française, la nouvelle est celle utilisée par nos voisins européens). On attendra alors l'année prochaine pour savoir s'il s'agit d'une inversion de la tendance, mais il faut s'inquiéter dés aujourd'hui de ces points, où la pollution atmosphérique est trop souvent au-delà des maxima recommandés. Particules ou dioxyde d'azote, on connait les points noirs, ce sont les mêmes depuis des années, comme les portes d'Auteuil ou de la Chapelle. Des endroits où en dépit des progrès considérables pour dépolluer les voitures, les flux sont tels, des milliers et des milliers de véhicules à l'heure, que même si tout le monde y était en vélo, on pourrait mesurer les particules émises par l'usure des pneus des vélos, et la poussière soulevée par leur passage ! Les pouvoirs publics ont déjà commencé à réfléchir. Ils vont proposer la réduction du crédit d'impôt pour l'achat d'une chaudière au bois, qui si elle brûle un combustible renouvelable, rejette aussi beaucoup de particules. Mais pour être réellement efficace, il faudrait faire quelque chose pour que les milliers de non-parisiens qui se rendent à Paris chaque jour n'y aillent plus.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France ; ecologie