Les allemands affirment leur soutien aux biocarburants
Lun 28/04/2008 — Par son gouvernement et un de ses constructeurs automobiles, l'Allemagne réaffirme enfin son soutien aux biocarburants.
Il était temps, car la situation empire de jour en jour. Pas en Haïti, où les habitants n'arrivent plus à payer leur norriture du fait d'une succession de gouvernements aussi incompétents que corrompus, mais ici, au cœur de l'Union Européenne. C'est ainsi que Biodiesel Enns, une filiale du groupe GATE, en Autriche, a dû se déclarer en cessation de paiement. C'était une petite usine, la capacité de production était de 100 000 tonnes de biodiesel, et il n'y avait que 30 employés... Mais cela va mal aussi chez les gros, et BDK Kyritz a annoncé qu'il réduisait sa production du fait de la hausse des produits agricoles, alors que les ventes sont en baisse du fait de la hausse de la fiscalité sur le biodiesel. Toute la filière biodiesel en Allemagne va probablement s'écrouler, mais tout n'est pas perdu pour tout le monde, puisqu'on va démonter les usines pièce par pièce, les mettre dans un bateau, avant de les reconstruire en Indonésie. Ce n'est pas de le science-fiction, c'est la réalité de 2008. Et pour ceux qui critiquaient le bilan environnemental du biodiesel à partir de colza en Allemagne, il va falloir qu'ils reprennent leur souffle, parce qu'ils vont devoir crier beaucoup plus fort....
Ces derniers jours ont heureusement apporté plusieurs lueurs d'espoir pour les nombreux partisans des biocarburants.
La première est venue par la bouche de Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l'environnement : « Nous pouvons atteindre l'objectif des 10 % de biocarburants en Europe sans entrer en conflit avec les besoins de nourriture ». Il a été suivi par le secrétaire d'état aux transports, Matthias von Randow, qui a lui aussi exprimé son soutien à l'objectif des 10 %. Il était important qu'il le fasse publiquement, car c'était lui qui au début de ce mois, avait rejeté le projet de généralisation de l'E10. Son refus avait été vu par beaucoup comme un rejet des biocarburants, il n'en est rien. Ce qui a été rejeté était l'idée que tout litre d'essence vendu en Allemagne puisse contenir 10 % d'éthanol. Ce qui aurait pu causer quelques soucis sur quelques vieilles voitures, c'est pour les éviter que le projet a été rejeté. Et juste après, c'était Angela Merkel elle-même, qui n'a pas hésitée à se déplacer le 17 avril dernier, pour inaugurer le prototype d'une usine de biocarburant de seconde génération. Enfin, une surprise du côté des constructeurs, Audi va lancer sur le marché allemand une version superéthanol E85 de son A3 restylée. C'est la version de base, avec le 1600 de 102 ch qui sera Flex-Fuel, elle pourra rouler aussi bien au SP95 qu'à l'E85 ou n'importe quel mélange des deux.
Les biocarburants ont un avenir formidable avec les technologies de seconde génération, mais dés aujourd'hui, les mettre en opposition totale avec l'alimentation est faux. Parce que lorsqu'on cultive une plante pour faire du biocarburant, une partie de cette plante sert à fabriquer du biocarburant, et une autre sert à l'alimentation du bétail. Il n'y a pas d'opposition, mais un partage. Nuance...
Laurent J. Masson
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Audi ; biocarburant
