Total va payer pour nous acheter, refusons, demandons autre chose !
Mar 10/06/2008 — L'entreprise française qui fait le plus de bénéfices va les partager avec ses clients, ce serait légitime.
Il y a des milliers de boulangeries en France, et elles ne vendent pas toutes la baguette de pain au même prix. Comme les stations services avec les carburants automobile. Mais les carburants sont quelque chose de spécial. Si spécial, que le gouvernement a mis en place un site Internet officiel qui oblige chaque détaillant à y inscrire le prix auquel il vend chaque carburant, pour que tous les consommateurs puissent le savoir. Nous ne croyons pas que personne ait jamais proposé de faire cela avec le prix du pain. Et quand après avoir vendu son pain, payé ses fournisseurs et ses nombreuses charges, le boulanger se met le bénéfice dans sa poche, personne ne trouve rien à y redire. Mais le pétrole est spécial. Qu'une compagnie pétrolière gagne de l'argent est un scandale ! Dénoncé avec force par plusieurs représentants de la faune politique hexagonale, notamment le maire de Paris, M. Delanoé, qui reproche à Total « de se goinfrer », tandis que la présidente de la région Poitou-Charentes, Mme Royal, explique que les profits de Total sont selon elle « un bien collectif ».
Tout ceci est embêtant. Parce que nous avions la croyance naïve qu'il suffisait de faire travailler des gens et de payer ses impôts pour qu'une entreprise soit respectable, mais non cela ne suffit pas. Nous ne savons si les réactions citées sont dûes à l'ampleur des bénéfices de Total, ou à la spécificité de son activité, mais nous savons qu'elles sont partisanes. Parce que si on détaille le prix de vente d'un litre de carburant vendu par Total, pour calculer le bénéfice qui lui revient après le coût du raffinage et de la distribution, et le bénéfice que touche l'état, qui ne fait rien et qui se contente d'encaisser, l'état se goinfre 10 fois plus. Et si les bénéfices de Total sont un bien collectif, les salaires des fonctionnaires qui sont payés avec le revenu des taxes sur l'essence le sont-ils aussi ? Vont-ils devoir partager leurs salaires ? Mais pourquoi partager, en fait ? On pourrait licencier 100 000 fontionnaires, et là, ce serait garanti qu'on pourrait faire baisser le prix des carburants ! Vers une catégorie ou une autre de la population, la démagogie est facile, mais trouver des solutions l'est beaucoup moins.
Total a annoncé qu'il allait financer la fameuse prime à la cuve, voilà encore une belle escroquerie. Les français à revenus modestes qui ont un chauffage au fioul achètent leur fioul à Total, mais Total va leur donner de l'argent pour qu'ils puissent lui acheter son fioul ! C'est comme le dealer qui donne une petite dose pour accrocher le client qui viendra le voir tous les jours, après... Les leaders socialistes veulent l'argent de la drogue, refusons le sale argent de Total ! Demandons plus, exigeons la concurrence des énergies ! Tous les diesels qui n'ont pas une injection par rampe commune peuvent très facilement être convertis à la consommation d'huile végétale brute, mais il est interdit d'en mettre dans son réservoir. La méthanisation des déchets est une technologie maintenant bien maitrisée, mais il y a des obstacles réglementaires immenses, à celui qui voudrait créer une usine, avec en bout des pompes qui vendraient du gaz naturel carburant aux automobilistes. Et les voitures électriques ? A hydrogène ? Depuis des années que ce site présente, montre, explique, que ces voitures marchent, roulent, tournent, comment se fait-il qu'aucune ne soit en vente sur le marché français ? Probablement parce que même aujourd'hui avec le pétrole à 135 $ le barril, aucun homme politique ne propose d'en finir avec son hégémonie.
Laurent J. Masson
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