Non à la prime transport, oui à la prime à la vertu
Mer 10/09/2008 — Aux usagers des transports en commun comme aux automobilistes, le gouvernement promet des sous.
Que pensons-nous ? Pensons nous que notre société est belle et bonne, et que nous devons la maintenir comme elle est ? Ou pensons-nous que notre société doit être réformée ? A Paris chaque matin, gare de l'Est ou gare du Nord, on peut voir des gens qui viennent travailler dans la capitale, alors qu'ils habitent à Reims ou Amiens. Les trains sont pleins ! Des personnes qui parcourent 280 km chaque jour. Elles sont heureusement peu nombreuses, mais pour des milliers de français pourtant, une grande distance entre le lieu de domicile et le travail constitue la réalité quotidienne. Voulons-nous aider ces gens pour qu'ils puissent continuer à vivre comme ils le font, ou voulons-nous réformer ce pays pour plus d'efficacité et que ses habitants aient une vie plus belle grâce à des temps de trajet plus courts ? Voulons-nous faire des économies d'énergie ? Ce n'est certainement pas en subventionnant les transports qu'on en fera !
De la même manière qu'on donne une prime à celui qui s'équipe d'un chauffe-eau solaire, pourquoi pas une prime à celui qui déménage pour aboutir à pouvoir se rendre à son lieu de travail à pied ? Pourquoi pas une prime à celui qui abandonne son bureau pour devenir télé-travailleur, et gagne sa vie à son domicile ? Il est facile de promettre de donner l'argent des autres (la prime transport ne serait pas financée par l'état mais par les entreprises), cela l'est moins de faire des réformes structurelles. Il nous semble pourtant que c'était précisément pour cela que le président élu l'avait été. A ce propos ancien, qu'est-il advenu de la promesse d'un vice-premier ministre de l'écologie pour calculer l'impact environnemental de chacune des décisions du gouvernement ? Sans doute que la question est sans intérêt dans un pays où, tant pour la majorité que son opposition et les syndicats, la seule chose qui importe est de faire de la démagogie.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; bonus-malus-prime-taxe