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Le pacte automobile, de la macro-économie

Mar 10/02/2009   —   Le président de la république a annoncé de multiples mesures de soutien à l'industrie automobile.
L'industrie automobile va mal, ce n'est un secret pour personne. La crise économique a jeté un grand froid sur les ventes partout en Europe. Et si les recettes sont en baisse, les constructeurs n'ont pas d'autre choix que de réduire leurs investissements pour préparer les voitures de demain. L'état, heureusement (quoique...), n'a pas les mêmes contraintes. Bien que le nombre de fonctionnaires a rémunérer n'ait pas baissé, et que les recettes fiscales n'aient pas augmenté (ce serait plutôt le contraire), l'état a trouvé de l'argent, il va s'en servir pour aider l'industrie, pour qu'elle puisse développer les voitures de demain. Celles qui rejetteront peu, voire pas du tout de dioxyde de carbone. M. Sarkozy a lui-même annoncé les mesures décidées conjointement avec l'industrie, et nous écrivons sans hésitation qu'elles méritent l'approbation générale. Détaillons-les. L'ensemble de ces initiatives, appelé pacte automobile, est d'un budget de 7,8 milliards d'euros. Le principal est sous la forme de prêt, 3 milliards pour PSA, 3 milliards pour Renault, à 6 % sur 5 ans, soit de bonnes conditions vu la conjoncture, mais qui n'ont rien d'exceptionnelles par ailleurs. Il y a ensuite le doublement du financement aux filiales bancaires des constructeurs, pour que les clients puissent continuer à acheter des voitures à crédit.

Et aussi un soutien renforcé à la Banque Européenne d'Investissement (pour que les constructeurs puissent financer leurs recherches les plus innovantes), idem au fonds de modernisation des équipementiers automobile. L'état mettra de plus des garanties au profit des sous-traitants, tout ceci est bien. Avec des objectifs qui sont tout aussi bons. Développer une filière française de chaine de traction hybride et électrique, développer la recherche et la production de batteries, la voiture décarbonée... Tout est bien, nous sommes d'accord sur tout, mais il n'y a aucun objectif déterminé ! Nous regrettons que le pacte automobile ne comporte pas la moindre obligation, du genre qui engagerait les constructeurs français à commercialiser un hybride rechargeable d'ici 3 ans. Bien sûr, il y a les engagements volontaires des constructeurs, mais celui de Renault est de lancer un véhicule purement électrique « dès que les conditions de rentabilité seront réunies ». Voilà qui va loin ! A défaut d'engagement écologique précis, il faut voir le pacte automobile comme un soutien à l'emploi, où là, les choses sont plus claires, les constructeurs s'engageant à ne pas fermer de site, et à maintenir leurs productions en France. Alors c'est bien, mais... On aurait aimé une cerise verte sur le gâteau.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France