Chamonix sous les particules, sauf dans le tunnel
Lun 02/03/2009 — Le tunnel du Mont Blanc va s'équiper d'un filtre à particules. Dommage que le problème soit ailleurs.
Le problème des particules soulève toujours des passions, des incompréhensions aussi, c'est là qu'il est utile d'avoir des chiffres. L'ATMB, la société qui exploite le tunnel du Mont Blanc, nous communique le taux de concentration de particules relevé à l'extracteur au-dessus du tunnel, celui qui rejette l'air du tunnel dans la vallée. Le chiffre est raisonnable, il est de 6,05 μg/m³, il est de surcroît stable, sans variation notable entre l'été et l'hiver. A titre de comparaison, selon Airparif, la concentration moyenne annuelle dans l'agglomération parisienne était en 2008 de 24 μg/m³. Et l'objectif européen est une moyenne annuelle de 30 μg/m³. Néanmoins, parce que la vallée de Chamonix est un site exceptionnel, absolument à préserver, l'ATMB a décidé l'installation d'un filtre à particules à précipitation électrostatique en haut de l'extracteur du tunnel (côté français).
Cet équipement sera une première en France. Il devrait éliminer 90 % des particules, son entrée en opération est prévue pour 2010. Il reste que lors des études préliminaires, on a aussi mesuré le taux de concentration en particules dans le centre de Chamonix. 17,42 μg/m³ en été, et un fâcheux 36,17 μg/m³ en hiver. Autrement dit, il aurait été plus avantageux de placer un FAP en plein milieu de la ville ! La chose serait certes moins aisément faisable, mais elle serait d'autant plus utile que de nombreuses personnes sont toute la journée dans le centre ville. Ce qui nous rappelle une nouvelle fois qu'on accuse toujours l'automobile, mais que si on supprimait demain toutes les voitures, le problème des particules resterait entier. C'est le résidentiel et les activités sédentaires qui font grimper les particules à Chamonix, mais on peut heureusement toujours y trouver du très bon air : sur les pistes !
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