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Pourquoi il faut refuser le circuit de Flins

Lun 18/05/2009   —   Les opposants à l'implantation d'un circuit automobile à Flins ont manifesté samedi à Versailles.
CarteFlins sans F1 ! C'est un slogan, et c'est aussi le nom de l'association qui fédère les oppositions à ce projet. Une manifestation d'environ 500 personnes a eu lieu, et comme toujours dans les manifestations, c'est la démagogie qui prime. On dit par exemple que le circuit de F1 entrainerait une forte pollution atmosphérique, c'est discutable. Il s'agit de reconversion de terres agricoles, et des Formule 1 qui ne rouleraient qu'un week-end par an pollueraient-elles plus que des tracteurs aux semis et aux moissons ? On dit aussi que les maisons et appartements environnants ne vaudraient plus rien, il n'y a pas d'exemple pour justifier ce raisonnement. A Monaco, les appartements ne sont pas dévalués du fait du grand prix ! Si on raisonne sans parti pris, un circuit de F1 est même moins nuisible qu'une voie ferrée, parce qu'il y a des trains qui roulent la nuit quand on veut dormir, alors que les F1 ne roulent qu'entre 10 et 16 h, 3 jours par an. Il faut donc s'intéresser au devenir du circuit en dehors de la Formule 1, qui n'est qu'un épiphénomène. Mais bizarrement, il n'y a là que très peu d'informations. Où est le business-plan qui doit expliquer la viabilité économique du circuit ? Que penserait une banque du projet ? Les promoteurs expliquent sans précision que le circuit servira à des essais pour développer la voiture de demain. On pense au voisin.

Parce que du Nord au Sud, le site est délimité par la Seine et des voies ferrées, de l'Ouest à l'Est, la ville des Mureaux et l'usine Renault. Là, il est clair qu'un circuit accolé à l'usine pérenniserait le site de Flins (ses emplois), et renforcerait sa valeur industrielle. Nous ne comprenons pas pourquoi personne ne le dit clairement. Les opposants au projet le seraient-ils toujours si la F1 était abandonnée, et qu'il ne s'agisse plus que de l'extension d'un site industriel par l'ajout d'une piste d'essais ? Et si ce n'était que des voitures électriques qui y tournaient, comme Renault a promis un véhicule électrique pour cette usine ? Nous pensons néanmoins qu'il faut être contre, pour la raison que l'environnement est déjà très dégradé dans toute l'Ile de France. Toutes les terres agricoles devaient y être sanctuarisées. Comme on l'a fait sur l'autre rive de la Seine avec le Parc naturel régional du Vexin. Ne pourrait-on étendre ce parc, même si historiquement, la Seine est la limite du Vexin ? Pour une piste d'essais où les constructeurs veulent faire rouler des prototypes en toute discrétion, les provinces reculées sont plus adéquates. Quant à la F1, on peut la laisser à Monaco ou aux pays qui ont besoin de gagner en notoriété. Les politiques ne devraient jamais s'en occuper. Comment le conseil général des Yvelines a t-il pu valider le projet, après l'exemple catastrophique de Magny-Cours (reconstruit naguère par la volonté de François Mitterrand) ? Des dizaines de millions d'argent public dépensés, et il n'y a même plus de grand prix de France !

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie ; politique-transport_France