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Opel : Magna, le choix du risque

Dim 31/05/2009   —   Une petite lueur verte d'espoir, mais les salariés d'Opel ne pourront dormir tranquille avant longtemps.
Alors que General Motors va se déclarer en faillite demain, il était essentiel pour le gouvernement allemand, qui est à 4 mois d'une élection, de préserver Opel de la débâcle. Il faut sécuriser le plus grand nombre d'emplois jusqu'à cette échéance. C'est ce qu'il a fait, et pas plus. Le candidat qui aurait été le plus logique pour reprendre Opel était Fiat. Les italiens avaient un projet économiquement sensé, avec de nombreuses synergies avec les gammes de leurs marques, et de Chrysler, mais le projet exigeait des milliers de licenciements immédiats pour être viable. Le projet de Magna est plus consensuel, mais aussi plus flou, et considérablement plus risqué pour l'avenir à long terme d'Opel. Méfiance des allemands envers les italiens, c'est pourtant lui qui a été choisi... L'équipementier automobile Magna prend un risque énorme, il a décidé d'entrer en concurrence avec ses clients. Il était pourtant déjà constructeur, mais on ne le voyait pas comme tel. Le Mercedes classe G par exemple, n'est pas fabriqué par Mercedes, sa production est sous-traité à Magna. BMW fait de même pour son X3 (encore qu'il construira lui-même la prochaine génération de ce modèle), et PSA Peugeot-Citroën a déjà indiqué que la future 308 RC-Z sera produite par Magna. Mais la vision des constructeurs va changer. On ne regarde pas de la même manière un fournisseur et un concurrent.

Renault est client de Magna. Il ne serait pas surprenant que des choses changent, maintenant que ce fournisseur du losange est le producteur des Corsa et Astra, des autos en concurrence frontale avec des modèles Renault. L'industrie automobile est un univers que Nietzche n'aurait pas renié. Tout ce qui peut nuire à mon concurrent me renforce. Les perspectives sont d'autant plus sombres pour Magna qu'aux Etats-Unis, Chrysler est un très gros client. Quand il va passer aux mains de Fiat, mécontent de s'être fait doubler pour Opel, Magna peut s'attendre à des négociations serrées pour renouveler les contrats... Nous supposons bien sûr que Magna a évalué tous ces risques, mais comment faire cela avec justesse, puisqu'il n'y a pas de précedent d'équipementier qui reprenne un constructeur ? Mais Magna peut s'attendre à des jours difficiles, les travailleurs allemands d'Opel aussi, à cause du banquier russe. 35 % du capital d'Opel va être entre les mains du constructeur GAZ, qui envisage probablement déjà de démonter une chaine de montage, une usine complète avec des machine-outils modernes, pour la rapatrier en Russie. Et les travailleurs allemands seraient remplacés par des russes payés bien moins cher...

Nous ne savons quelles garanties le gouvernement allemand a obtenu contre cela, mais il a validé le fait que le premier actionnaire d'Opel soit russe. Et quel sera le plan produit de Magna pour Opel ? La marque au blitz étant déficitaire depuis plusieurs années, il n'y aura pas de droit à l'erreur. Magna aura t-il bien le droit de vendre la version européenne de la future Chevrolet Volt hybride ? Tout cela fait beaucoup de raisons de s'inquiéter sur un plan économique, mais côté écologie, le futur s'annonce plus réjouissant. Depuis plusieurs années en effet, Magna a beaucoup investi sur la propulsion électrique. Il avait annoncé un accord avec Ford en début d'année, pour développer une version électrique de la Focus américaine. On avait vu aussi 2 mois plus tard le concept Mila au dernier salon de Genève (nos photos). C'était un concept de voiture électrique qu'il tentait de placer auprès des constructeurs, il a maintenant l'outil industriel et le réseau de distribution pour se lancer. Y'a plus qu'à...


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Opel ; industrie-production