Energie : le rêve et la réalité
Mar 14/07/2009 — Développer les énergies renouvelables ou prolonger l'usage des énergies fossiles : c'était le même jour.
Le 13 juillet n'était pas une journée ordinaire, il s'est tenu ce jour là 2 réunions capitales concernant l'approvisionnement en énergie du continent européen. La première était à Munich, elle réunissait des poids lourds de l'économie allemande : ABB ; ABENGOA Solar ; Cevital ; Deutsche Bank ; E.ON ; HSH Nordbank ; MAN Solar Millennium ; Munich Re ; M+W Zander ; RWE , SCHOTT Solar et SIEMENS. L'objet de la réunion était Desertec. Un immense projet qui vise à exploiter le soleil abondant des régions dépeuplées de l'Afrique du Nord pour produire de grandes quantités d'électricité, qui irait alimenter les différents réseaux européens. Les participants se sont entendus pour réaliser un business-plan qui détaillerait, financièrement et matériellement, les différentes étapes nécessaires à mettre le projet sur pied. On évoque un budget de 400 milliards d'euros, d'aujourd'hui jusqu'à 2050, avec un objectif de couvrir 15 % des besoins en énergie de l'Europe en 2025.
Seconde réunion, à Ankara, pour la signature d'un accord intergouvernemental pour garantir un cadre juridique stable sur le transit de gaz naturel. Les participants étaient des représentants des gouvernements autrichien, hongrois, roumain, bulgare et turc, ainsi que des cadres de OMV Gas&Power ; MOL ; Transgaz ; Bulgarian Energy Holding ; BOTAS et RWE. Le projet s'appelle Nabucco. Il s'agit d'un gazoduc de quelque 3300 km, qui vise à acheminer le gaz naturel de l'Azerbaïdjan et du Turkménistan en Europe de l'Ouest. C'est un investissement de quelques 8 milliards d'euros, qui permetrait l'importation de 31 milliards de mètre-cubes de gaz naturel par an à compter de 2014. On s'amuse à remarquer que l'énergéticien allemand RWE est impliqué dans les 2 projets, comme ils sont tous deux soutenus de la manière la plus officielle par l'Union Européenne. Jose Manuel Barroso, le président de la commission Européenne, était d'ailleurs invité aux 2 réunions.
Pro-OGM et pro-nucléaire, M. Barroso était à Ankara. Il aura choisi en son âme et conscience, mais pas encore la France. Il semblerait en effet qu'il n'y avait aucun français à l'une ou l'autre réunion.
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