Les algues, avenir d'Exxon, pas de la Bretagne
Dim 16/08/2009 — Le pétrolier a validé un vaste programme de recherches sur les biocarburants à partir d'algues.
Dans des universités ou des petites sociétés innovantes, de nombreux scientifiques travaillent à exploiter le potentiel, encore largement à découvrir, des algues. Certains ont très peu de moyens, mais ce n'est pas le cas de tout le monde, puisqu'ExxonMobil premier groupe pétrolier du monde, a mis en route un projet de 600 millions de dollars d'investissement. Ce n'est que pour faire de la recherche sur les algues ! Le but est la production de biocarburants, ce qui n'est pas nouveau, mais si on sait qu'on sait le faire, il reste à prouver qu'il est possible de produire de l'essence et du gazole à partir des algues, de manière... Rentable. ExxonMobil n'est pas une entreprise philanthropique. Le pétrolier s'est associé dans ce but à Synthetic Genomics, une société de recherche très pointue, qu'on avait déjà vu travailler avec BP. Ce ne sont pas des écologistes. Et alors qu'on a déjà du mal à empêcher la culture de maïs OGM en France, on se demande comment on pourra bloquer la culture d'algues transgéniques au milieu du Pacifique...
Certains préfereraient l'emploi des algues qui viennent empester les plages bretonnes, mais ce serait la pire chose à faire. Puisque cela viendrait inciter les agriculteurs qui rejettent trop de nitrates, à ne rien changer à leurs pratiques. Sans compter que ce type d'algues n'est pas l'idéal pour faire des carburants automobiles. En faire du biogaz, dans des centres de méthanisation multi-sources serait plus facile. Sauf qu'il n'y a toujours pas 10 installations capables de cela en Bretagne (alors qu'il y en a des milliers en Allemagne), et qu'ExxonMobil n'a aucun projet de venir en créer une. Pas assez rentable pour lui. Mais quand le potentiel des algues a éveillé l'intérêt du plus gros et du plus gourmand des pétroliers, c'est une raison de plus pour que la Bretagne suive l'exemple allemand. Soit la méthanisation à la ferme dans des milliers de petites installations.
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