Peugeot iOn, la fin de l'histoire
Lun 07/09/2009 — Des années de travail dont il ne restera plus rien, même plus le souvenir.
C'était au salon de Paris de 1994, que Peugeot avait présenté son concept Ion (ci-contre, à gauche), celui d'un véhicule urbain électrique. Très moderne de ligne, et avec le meilleur de la technologie de l'époque, soit des batteries Nickel-Cadmium. Un concept très, très, intéressant, qui avait soulevé un tel enthousiasme, que Peugeot allait en développer une seconde version (orange, ci-dessous), qui corrigeait tous les défauts de la première, et en faisait un produit relativement proche d'une voiture de série.
Entre-temps, les premières électriques de série étaient devenues disponibles. Si elles suscitaient beaucoup d'intérêt, le carnet de commandes tardait à se remplir. Les choses allaient en rester là. Du fait de la mévente des 106, AX et Saxo, le projet de la Ion aux prestations supérieures était relégué au placard. Le projet Ion resta pourtant quelque temps dans les esprits comme le meilleur concept d'une future voiture électrique. Peugeot a décidé d'en réutiliser le nom aujourd'hui – il est vrai qu'il est excellent – mais sur une auto qui n'a aucune filiation avec les précedents concepts.
Il est risible de lire dans le communiqué de presse Peugeot : « développé en collaboration avec Mitsubishi », quand la collaboration se limite à apposer un badge Peugeot sur une Mitsubishi, et que l'ouvrier qui pose le badge est un japonais, au Japon. Nous attendions au moins une calandre originale, nous n'y avons même pas droit. La Peugeot iOn est une pure Mitsubishi i-MIEV, avec moins de différences entre elles, qu'il y en a entre le Peugeot 4007 et le Mitsubishi Outlander.
On pourra l'acheter chez les concessionnaires Peugeot partout en Europe, et il y aura aussi une version Citroën. Mais nous sommes contents que le groupe français mette sur le marché des voitures qui ne rejettent plus de CO2, parce que le chauvinisme, et le choix d'une entreprise industrielle de réduire son champ d'action à la distribution de produits importés sur le segment le plus porteur d'avenir, ne comptent pas face au combat contre le réchauffement climatique.
Laurent J. Masson
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