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La batterie qui se recharge à la pompe

Mar 20/10/2009   —   Soit un accumulateur qui se recharge par la vidange de son électrolyte.
Modèle réduit Fraunhofer
Même avec les dernières technologies lithium-ion, la recharge d'une batterie est toujours longue. On a vu des démonstrations de recharge en moins d'une heure, mais elles nécessitent des courants forts, de 70, 150 ampères, même. Alors qu'il est tellement simple et rapide de faire le plein d'une voiture à essence ! Il y a peut-être une solution électrique comparable, elle utilise une réaction d'oxydo-réduction. Soit un type de réaction très commune en chimie, et dans une batterie, cela fonctionne de la manière suivante. Un électrolyte*, liquide, chargé d'électrons, remplit une batterie conçue pour opérer une réaction d'oxydation. La batterie prend la charge électrique de l'électrolyte par la réaction d'oxydation, pour permettre l'alimentation d'un le moteur électrique. Ce faisant, la charge de l'électrolyte se réduit, d'où le nom d'oxydo-réduction. On dit parfois redox pour simplifier. Et quand l'électrolyte est déchargé, il suffit de le remplacer par un autre bien chargé, et on recommence.

Cela n'a donc rien à voir avec le réservoir d'une voiture à essence, puisqu'il n'y a pas (ou très peu) de consommation. Il faut vidanger le liquide électrolyte, et en remettre du chargé. Cela parait être de la science fiction, mais cela n'en est pas du tout. Cela existe même depuis des années. Ce qui n'allait pas, était que le rendement était mauvais. Au niveau des batteries au plomb. Mais tout change grâce aux travaux de l'Institut Fraunhofer de technologies chimiques, de Pfinztal, qui a présenté un prototype de batterie utilisant une réaction d'oxydo-réduction, dont les caractéristiques seraient proches des batteries lithium-ion. La technologie est encore expérimentale, et elle a besoin de plusieurs années de R&D, mais c'est très prometteur. Les chercheurs ont présenté leurs travaux dans une petite voiture (un modèle réduit radiocommandé), et elle roule ! C'est la promesse d'une voiture électrique qui aurait la même facilité d'usage qu'une essence. Comme la voiture à pile à combustible, mais là où il faut 5 kg d'hydrogène, il faudrait peut-être 150 litres d'électrolyte. Ou plus, ou moins. La technologie est toute nouvelle, il est délicat de donner des chiffres. Mais on est sur que vidanger une batterie qui ferait office de réservoir, cela ne prendra jamais plus de quelques minutes. C'est un atout formidable.

*On trouve dans le commerce des batteries professionnelles, au plomb, qui sont vendues sèches, avec l'électrolyte livré à part. On le verse avant la première charge. Cela n'a rien à voir avec les batteries décrites ici. Sur les vieilles batteries, il fallait aussi vérifier le niveau de l'électrolyte, et éventuellement rajouter de l'eau déminéralisée. Mais toutes les batteries auto sont désormais sans entretien.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : equipementiers ; batterie-propulsion-electrique