Les émirats, pays très étranger
Lun 02/11/2009 — A la une par la F1, les émirats font voir leur différence.
Le circuit automobile de Dubai est l'un des plus beaux du monde. Ultra-moderne puisque construit en 2004, il est parfaitement sécurisé et a été dûment homologué par la FIA. Mais pour accueillir la Formule 1, les arabes en ont construit un autre. Même pas 100 km plus loin, celui d'Abu Dhabi, où s'est déroulé le grand-prix d'hier. Un circuit largement construit sur la mer, parce que s'il ne manque pas de place dans le désert, la fraicheur du bord de mer est considérablement plus agréable. Tout le circuit a donc été construit sur une sorte de presqu'ile artificielle, auquel on accède par un bras de terre d'un côté, ou un pont de l'autre. L'ile, Yas Island, accueille à côté du circuit, plusieurs hotels de très grand luxe, de grands jardins et un terrain de golf (une usine pompe et dessale de l'eau de mer pour arroser les pelouses), et enfin Ferrari World, qui doit ouvrir au printemps prochain (cliquez sur les photos). Il s'agit d'un gigantesque parc d'attraction, totalement dédié à la marque au cheval cabré.On y verra le plus grand roller-coaster du monde, dans lequel on monte à bord de navettes évoquant le look d'une Ferrari, et une sorte de train fantôme, qui fait passer à la place du vilebrequin d'un moteur V12 géant. On peut bien sûr y acheter une Ferrari, une vraie voiture, ou sinon un jouet ou une montre. Ce futur Ferrari World suscite déjà l'enthousiasme de tous, particulièrement des médias locaux, dont nous pouvons signaler les pratiques différentes par rapport à la presse européenne. C'est ainsi que dans la presse auto, les journalistes émiratis ne mesurent pas la consommation des voitures qu'ils essaient, et que ce sujet n'est d'ailleurs même pas abordé. La question des rejets de CO2 encore moins... Mais il est vrai que vu le prix de l'essence et le revenu moyen aux Emirats, il n'y a pas de petites voitures diesel comme en Europe.
Les Emirats Arabes Unis sont pourtant sur la même planète que nous, et dans ces pays où la chaleur est déjà étouffante, ils devraient se soucier du réchauffement climatique. Mais s'il y a eu quelques belles déclarations d'intentions, et la formidable initiative Masdar, bâtie sur l'idée inouïe et insensée de créer un micro-climat artificiel, dans une ville de verre totalement alimentée par des énergies renouvelables, on attend encore la première action qui ait un effet concret, mesurable, sur les émissions de CO2 de l'émirati moyen. Au niveau du pays, les émissions totales de CO2 des Emirats Arabes Unis, en hausse constante, font plus d'un tiers des émissions françaises, pour une population 10 fois inférieure. L'industrie pétrolière est évidemment pour beaucoup dans ces chiffres calamiteux.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Ferrari ; ecologie