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Autolib recherche son futur exploitant

Sam 12/12/2009   —   La mairie de Paris a lancé officiellement l'appel d'offre.
Autolib à Paris et banlieueC'est en janvier 2008 que nous avions découvert le projet du candidat Delanoé pour mettre en place un réseau de voitures partagées à Paris. On évoquait alors 2009 pour le début du service, ce sera en fait septembre 2011. Avec 3000 voitures électriques dans environ 1000 stations, toutes équipées de bornes de recharge. 700 à Paris intra-muros, le reste dans les villes de banlieue qui sont en vert moyen sur la carte. D'autres stations seraient aussi possibles dans les villes en vert clair, mais pas dans celles en rouge. Il est encore trop tôt pour parler du modèle de voiture qui sera retenu, c'est d'abord l'équilibre financier du système qu'il faut établir. Le syndicat Autolib' a estimé que l'investissement serait d'environ 200 millions d'euros, avec des coûts de fonctionnement d'environ 80 millions d'euros par an. Les recettes d'exploitation seraient d'environ 95 millions d'euros par an, ce qui très franchement ne laisse pas présager d'un retour sur capital intéressant... A noter cependant qu'il sera possible de recevoir une subvention pour chaque station, d'un montant maximal de 50 000 €. On précisera que la station moyenne devra compter 6 places, et cela a son importance, car le futur exploitant devra reverser au syndicat Autolib' une redevance de 750 €, par an et par place.

Au niveau des recettes d'exploitation, l'appel d'offre fixe déjà plus ou moins les tarifs, en donnant les valeurs indicatives de 15 € par mois pour l'abonnement, et ensuite de 5 € la demie-heure pour l'usage. Il appartient donc au candidat à l'expolitation du futur Autolib' de faire son prévisionnel, et personne ne doute qu'il y parviendra très bien, puisque ceux qui peuvent investir plusieurs centaines de millions d'euros, comme c'est la cas ici, savent généralement très bien compter. Mais les possibilités de gagner de l'argent seront dans tous les cas limitées, définies au préalable, il ne sera notamment pas possible de faire de la publicité sur les autos, ni sur les bornes de recharge.

Autolib' est donc un gros pari sur le succès que lui feront les parisiens. Un succès que beaucoup prédisent, mais qui sera probablement plus dû à la pauvreté qu'à des considérations écologiques. La mairie de Paris explique que 58 % des habitants de la capitale ne sont pas motorisés, mais combien le sont par choix, plutôt que par manque de moyens ? Si tous les parisiens avaient un beau garage avec une grosse Mercedes dedans, combien la dédaigneraient pour attraper le métro ? C'est un peu facile, comme le font certains, de dire qu'une voiture, 95 % du temps, ne fait que prendre de la place en attendant son propriétaire. A ce compte-là, on peut aussi supprimer les toilettes dans chaque appartement dans les immeubles, et ne plus laisser qu'un cabinet par palier. On gagnerait de l'espace !

Peut-être que dans 50 ans, les parisiens seront nostalgiques de l'époque où on possédait sa voiture. Où on possédait son vélo. Où on possédait un garage pour les ranger. A côté de la maison, avec un jardin, et où on était des hommes responsables de toutes ces choses, au lieu de tout confier à l'autorité devant laquelle on se soumet. Heureusement qu'il restera la Province.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; autopartage-covoiturage ; politique-transport_France