Heuliez Mia, le retour de l'espoir
Jeu 04/03/2010 — Pas de nouveau modèle, mais un nouveau nom, de nouveaux acteurs et un nouveau projet.
Nous évoquions la semaine dernière l'arrivée potentielle d'un intattendu investisseur turc pour sauver Heuliez, il était à Genève. La vedette du stand Heuliez était pourtant bien évidemment une voiture. Celle dont on connaissait le prototype sous le nom de Friendly, un nom qui ne sera pas repris pour le modèle de série, pour des raisons commerciales. Car si Friendly sonne plutôt bien en français, ce ne serait pas du tout le cas en Allemagne, ainsi que dans d'autres pays européens. La voiture s'appellera alors Mia. Cette Heuliez Mia était seule sur le grand stand d'Heuliez à Genève, avec une déco représentant des grandes lettres C H A N G E. Soit ce dont Heuliez a besoin, mais aussi ce que Heuliez connait trop bien en cette période troublée. Il n'y a plus personne à porter le nom d'Heuliez chez Heuliez ! Celui qu'on a longtemps connu comme patron, M. Queveau, n'est plus là non plus. Mais celui sur lequel on compte pour apporter le vrai grand changement, parce qu'il viendrait avec des capitaux (ce serait là, la nouveauté !), l'homme d'affaires turc Alphan Manas, était bien là. Et surprise, il n'était pas venu seul, puisque des journalistes turcs avaient été prévenus de sa venue, afin de le photographier devant la Heuliez Mia. Voilà qui est prometteur, même si de nombreuses questions sont encore en suspens.
D'autant plus que petite déception, si la Mia exposée représentait une évolution positive par rapport au prototype Friendly, elle n'était pas encore un modèle finalisé, prêt à entrer en production. Plusieurs choses restent à faire, elles seront la priorité du nouveau repreneur. S'il s'agit d'Alphan Manas, on connait un peu mieux ses moyens et ses ambitions, mais nous devons d'abord dévoiler le nom de la personne qui l'a introduit à Heuliez, Murat Gunak. Designer, ex-PSA, ex-VW, et dont on parlait dernièrement en ce qu'il est le concepteur de la voiture de sport hybride rechargeable Mindset. D'origine turque, M. Gunak, qui était en contact avec Heuliez depuis plus de 15 ans, y a pris une importance croissante. C'est lui qui a donné à la Mia son nouveau look pour la distinguer de la Friendly, et qui a amené M. Manas à s'intéresser à la PME française, parce qu'elle pourrait permettre de développer l'industrie automobile turque. Car s'il y a déjà beaucoup d'usines de production auto en Turquie (Ford, Renault, Toyota...), les constructeurs locaux ne sont pas à niveau. L'idée est que M. Manas reprenne Heuliez, et lance la production de la Mia en France, pendant qu'en retour, il obtiendrait la maitrise des bureaux d'études français, pour assister au développement de son partenaire Karsan. Ce dernier construit aujourd'hui pour Peugeot et Hyundai, on le connait aussi parce qu'il a récupéré la production des vieux utilitaires J7. Ils sont toujours produits en Turquie. Heuliez serait alors un petit constructeur français de véhicules électriques, et la tête pensante d'un connstructeur turc plus important, qui se réorienterait vers le véhicule électrique à fort potentiel sur les marchés émergents. La faisabilité/rentabilité de cette opération est calculée cette semaine.
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