Peugeot accélère la perte de compétitivité de l'industrie française
Jeu 11/03/2010 — Les ouvriers français devront encore préférer le diesel à la voiture électrique.
PSA Peugeot-Citroën avait annoncé en septembre dernier un accord avec Mitsubishi pour lui confier la production des futurs modèles électriques du groupe français. Initialement, cet accord devait porter sur 25 000 autos. Mais il fut étendu à 50 000 autos, et finalement à 100 000 voitures dans le contrat définitif révélé cette semaine. Cela sur plusieurs années, il s'agit de volume de production total sur toute la durée de vie du produit. Selon Jean-Marc Gales, qui dirige la marque Peugeot (ci-contre à Genève, la semaine dernière), cet accord permettra à PSA d'être le premier grand constructeur à proposer des voitures électriques sur le marché européen (cité par Automotive News). Les premières autos sont en effet attendues pour cet automne, avant donc celles de Renault ou Nissan. Mais nous ne pouvons manquer d'évoquer la théorie des vases communiquants.S'il y a 100 000 Peugeot et Citroën qui seront produites au Japon, cela fera 100 000 voitures de moins à construire pour les ouvriers français dans les usines françaises. C'est d'autant plus grave quand il s'agit de voitures exploitant des technologies nouvelles, requérant des investissements stratégiques. Mitsubishi est actuellement gêné, il ne peut produire que 9000 packs de batteries par an. Grâce à la commande de PSA, il investit dans de nouvelles facilités pour lui permettre la production de 30 000 packs de batteries par an. Idem pour les moteurs électriques, leurs controleurs et ce qui va autour. Mitsubishi s'organise, il va obtenir les moyens et les équipementiers pour produire tout cela en moyenne série au Japon. Nous espérons qu'il était beaucoup plus avantageux pour PSA de procéder ainsi, plutôt que de chercher à développer et produire en France un modèle qui lui soit propre. Mais à long terme ?
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; industrie-production ; voiture-electrique