L'efficacité des biocarburants confirmée
Lun 12/04/2010 — Mais tout n'est pas vert, il faut séparer le bon grain de l'ivraie.
L'ADEME vient de remettre au gouvernement une excellente étude sur l'analyse du cycle de vie des biocarburants de 1ère génération. Elle permet de bien appréhender les différentes facettes des biocarburants, et donc de voir leur très grande complexité. Ecrivons cependant de suite que leur efficacité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne peut être remise en question. Le gain net en émission de gaz à effet de serre, par rapport à des carburants fossiles, est de 60 à 70 % pour le biodiesel et de 50 à 65 % pour le bioéthanol. La réduction n'est pas fixe, parce que les cultures sont nombreuses, et les filières de traitement aussi. On peut faire de l'éthanol à partir du blé, ou à partir de betteraves. On peut faire du biodiesel à partir de colza, ou de tournesol. Au niveau de la transformation ensuite, cela peut se faire avec cogénération, et il y a là beaucoup de possibles, ou sans.De très nombreux facteurs jouent sur le résultat global, et il faut être de plus en plus technicien pour les distinguer et les quantifier. De plus, une approche limitée à la seule réduction de CO2 n'est pas souhaitable. Il faut aussi prendre en compte les besoins de chaque culture. Plus ou moins d'intrants (toxicité de certains engrais), et d'eau. On fabrique ainsi de l'éthanol à partir du maïs, la technologie a été fortement développée par les agriculteurs américains, mais le maïs a besoin de beaucoup d'eau. Enfin, il y a la question du changement d'affectation des sols. Si, comme on l'a vu en Indonésie, on rase des forêts primaires en détruisant un écosystème unique, pour mettre en place des cultures destinées aux biocarburants, le bilan est désastreux. Mais cela ne concerne pas la France. Personne ne propose de raser la forêt de Fontainebleau pour la remplacer par un champ de colza !
Autrement dit, s'il faut dire oui aux biocarburants, il ne faut pas dire oui n'importe comment. Une méthode de certification est nécessaire, avec des normes de plus en plus strictes. Quelques unes existent déjà, d'autres viendront bientôt. Pour conclure, même s'ils ne suffiront jamais aux besoins énergétiques du pays, on peut se montrer optimistes envers les biocarburants, parce que cette étude porte sur les technologies de première génération. Les rendements seront nettement en hausse avec les biocarburants de seconde génération.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; biocarburant