PHyRENEES lance VHyTa, l'hydrogène en province
Mer 07/07/2010 — Après Berlin, mais devant Paris, une petite équipe du Tarn veut développer l'hydrogène carburant.
L’association PHyRENEES (l'hydrogène en Midi-Pyrénées) regroupe une poignée de professionnels et de collectivités locales, réunies autour du pôle technique de l'école des Mines d'Albi avec un objectif noble : « démontrer en conditions réelles la faisabilité de l’exploitation intensive de véhicules électriques hybrides à batteries et pile à combustible à hydrogène, décarbonés (sans émission de CO2 d’origine fossile lors de leur utilisation, ni lors de la production de leur carburant) ».Le projet Véhicules à Hydrogène dans le Tarn (VHyTa) a pour objectif la construction, puis la mise en circulation, de véhicules à hydrogène. Ces véhicules seront des minibus de centre ville (22 places, 200 km d'autonomie), et des petits utilitaires de livraison (genre Kangoo), ils seraient transformés par une PME locale, la Safra, et ils partageraient la même chaine de traction. Ce serait un moteur électrique de 30 kW (50 kW en crête), alimenté par un pack de batteries de 6/10 kWh de capacité, avec une pile à combustible (PAC) d'environ 10 kW, qui tournerait en continu.
Par rapport à une solution tout électrique sur batteries, l'avantage est dans le gain de poids. L'ensemble PAC et bonbonnes d'hydrogène fait moins de la moitié du poids d'un gros pack de batteries lithium-ion. On notera aussi que la faible puissance de la PAC, et la capacité réduite des batteries, diminue nettement le coût prévisionnel de la chaine de traction.
Côté hydrogène, l’association PHyRENEES a prévu la construction d'une unité de production d'hydrogène à partir de biogaz, qui sera construite sur le site de traitement des déchets ménagers du Tarn à Graulhet. C'est d'ailleurs dans cette petite commune, que le premier véhicule serait testé, avant d'être porté sur la ville d'Albi. Ceci sous le regard de la communauté d'agglomération de l'Albigeois, et les analyses précises de l'école des Mines. Tout se ferait sans aucune émission de CO2 fossile, et pour cela, ce projet VHyTa soulève l'enthousiasme, d'autant plus qu'il est raisonnable, réaliste et ne demande pas des milliards d'investissement.
On y croit d'autant plus que les gens derrière le projet ont déjà démontré leurs compétences. Ils s'étaient ainsi distingués l'année dernière à l'Eco-marathon Shell (photo ci-dessus). Mais il reste qu'ils doivent affronter des difficultés règlementaires formidables pour obtenir les autorisations de convertir un véhicule à l'hydrogène, le faire homologuer pour un usage routier, en consommant de l'hydrogène qu'ils auraient produit localement, et distribué par eux-mêmes.
On voudrait croire que la France s'est engagée sur le chemin des énergies renouvelables, et facilite les initiatives prometteuses, mais les gens qui tentent de faire bouger les choses n'ont pas souvent ce sentiment. Il y a encore beaucoup de verrous à faire sauter...
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; hydrogene-economie ; biogaz-biomethane-GNV-renouvelable