Autolib, bientôt la fin du suspense
Lun 29/11/2010 — Mais Paris s'est fait doubler par la province, et la mobilité électrique s'accélère dans le monde.
Il nous semble que le mot Autolib a été inventé en 2007. L'idée, de créer un service de voitures propres partagées, est bien plus ancienne, mais c'était la première fois qu'une capitale projetait de le faire à grande échelle, et surtout que l'impulsion venait d'en haut, puisque c'était le maire de Paris qui lançait l'idée. Il l'avait inscrite dans son projet de campagne pour l'élection de 2008.On disait à l'époque que l'Autolib serait lancé fin 2009, ce n'est toujours pas le cas fin 2010, et on parle maintenant de fin 2011. Pour autant, s'il n'y a encore aucun signe matériel pour témoigner de la concrétisation d'Autolib à Paris, on a beaucoup discuté en 2 ans et demi. On a notamment créé un syndicat, le Syndicat Mixte Autolib (SMAutolib), qui s'est installé dans l'un des quartiers les plus chers de la capitale au 16, rue de la Banque, Paris II°. On a aussi tracé de nombreux plans, pour déterminer où seront les futures places de stationnement réservées aux voitures du service. Parce que le projet est désormais clairement défini, il s'agirait de 3000 voitures électriques, qui seraient disponibles à Paris ainsi que dans 30 communes voisines, garées dans 1000 parkings, dont 700 à Paris.
On a aussi pris le nom de domaine www.smautolib.fr, mais le site Internet n'existe pas encore, alors que le site www.autolib.fr existe déjà, et qu'il désigne le service d'autopartage lyonnais, qui achève sa troisième année d'existence. Bien sûr, l'Autolib parisien promet d'être beaucoup mieux que son équivalent lyonnais, tout porte à le croire, mais il est franchement pitoyable qu'après plus de 30 mois, les parisiens soient toujours au stade des promesses.
Surtout que la situation ne va pas changer du jour au lendemain. Personne n'a 3000 voitures électriques en stock, et il y aura un délai très substantiel entre le moment où on commandera les voitures et celui où elles seront livrées. Idem les aménagements de la voirie, pour créer les centaines de place de stationnement équipées de bornes de recharge. Des documents de la mairie de Paris donnent la date butoir de Septembre 2011, on peut parier qu'ils n'auront pas toutes les voitures, ni toutes les places de stationnement avec les bornes de recharge à cette date.
La ville de Paris va annoncer dans quelques jours le nom du gestionnaire de projet qui va matérialiser Autolib. Nous serons nombreux à être à l'écoute, comme nous le sommes à suivre ce qui se passe en Chine. La ville de Pékin vient justement d'annoncer son plan de développement de la mobilité électrique. 5000 voitures électriques aux mains de clients particuliers sous un an, 24 000 sous 2 ans. Il n'y a rigoureusement personne pour parier qu'ils n'y parviendront pas.
Le pire étant que pendant qu'à Paris on organise le partage, avec une voiture pour plusieurs personnes qui ne se connaissent pas, sous le contrôle d'une autorité unique, la Chine promeut la voiture individuelle sous la responsabilité des propriétaires privés...
Illustration : la version de la Smart électrique pour Autolib, au salon de l'auto de Paris.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; autopartage-covoiturage