Bolloré-Pininfarina, une relation à resserrer
Lun 20/12/2010 — Quelle autre solution pour la Bluecar et Autolib' ?
L'annonce que la Bolloré Bluecar serait la future voiture d'Autolib' réjouit beaucoup de gens, mais elle suscite aussi beaucoup d'interrogations. Et la première du fait que le groupe Bolloré, s'il est fortement diversifié, n'a aucune activité de construction automobile. Il va devoir requérir les services d'un sous-traitant.Ce n'est pas une surprise, puisque c'était déjà prévu. Bolloré ne devait fabriquer que les batteries, et les voitures auraient été produites par Pininfarina, en Italie. C'était du moins ce qui avait été prévu il y a plus de 2 ans. La Bluecar a été dessinée en 2008, son développement devait être finalisé l'année suivante, et la voiture devait être en production régulière début 2010.
Mais on le sait, les choses ne se sont passées comme cela, et il y a toujours un grand flou autour de la production de la Bluecar. Les premières voitures seront construites par une PME turinoise, la Cecomp, une entreprise réputée pour son travail soigné dans la réalisation de concept-cars, mais qui n'a jamais fabriqué de voitures en série, et qui ne dispose pas des moyens nécessaires.
C'est là alors que Pininfarina apparait comme un sauveur, puisqu'il dispose de la ligne de montage de la Ford Focus CC, dont la production est arrêtée, ainsi que de celle des Alfa Romeo Brera et Spider. Avec des ouvriers formés, et habitués aux petites séries. L'idée que Bolloré puisse reprendre Pininfarina est donc dans l'air. Aujourd'hui, comme elle l'était déjà il y a 2 ans.
Nous ne croyons pourtant pas qu'une telle opération soit opportune. Pininfarina vit de la clientèle des constructeurs automobiles, alors que Bolloré n'est pas encore parvenu à en convaincre un seul. Cela fait des années qu'on entend parler de la fameuse batterie Batscap, dont la Bluecar devait être le faire-valoir, mais alors qu'on a vu récemment de nombreux partenariats entre des constructeurs auto et des fabricants de batterie, personne n'a acheté les batteries de Bolloré.
Pour cette raison ou d'autres, le groupe Bolloré avait refusé le prendre le moindre engagement quant à l'achat des Bluecar dont Pininfarina aurait dû lancer la production en 2009. Autrement dit, il fallait que les italiens financent la mise en production de la Bluecar pour le compte de leurs partenaires français, mais sans aucune garantie que les français achèteraient les voitures produites... Maintenant qu'il y a une obligation contractuelle envers la ville de Paris avec Autolib', les deux parties devraient retrouver les moyens de parvenir à un accord.
Notre illustration : le superbe concept de Pininfarina.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Bollore-Bluecar ; voiture-electrique ; industrie-production